Invendus, chutes de production, restes de matériaux de construction, ont désormais droit à une seconde vie. Le Pays de Mortagne ouvre officiellement à la Gaubretière (nord des Herbiers) un magasin solidaire. Inauguré le 3 juillet, il propose sur 300 mètres carrés aux particuliers, étudiants, artistes et designers, structures de l’économie sociale et solidaire, et aux artisans des produits de bricolage, des matériaux de construction, des articles de jardinage, de mercerie ou des produits textiles proposés à petits prix : entre 50 et 70% du prix du neuf. Première du genre en Vendée, la matériathèque récupère gracieusement les matériaux et les stocks dormants des particuliers et des entreprises afin de les remettre dans le circuit de distribution. Cette initiative du Pays de Mortagne, pionnière en matière d’écologie industrielle et territoriale, est née après avoir audité une soixantaine d’entreprises. L’objectif est de collecter 100 tonnes de matériaux par an afin de contribuer à la réduction des déchets tout en réduisant les coûts de leur traitement. Cette initiative permettra aussi à terme aux entreprises de connaître le volume de leurs déchets. Car tout est dûment répertorié. La matériauthèque réceptionne les dons, assure le stockage, le reconditionnement et la vente.
La matériauthèque est aussi un chantier d’insertion
Pour fonctionner la matériauthèque, installée sur 900 mètres carrés dans les anciens locaux de la Quincaillerie du Bocage, compte une équipe de six salariés en chantier d’insertion et deux encadrants. Ils ont signé un contrat de 6 mois qui pourra être renouvelé jusqu’à 24 mois. « L’objectif pour eux n’est pas de rester ici, mais de se servir de cette expérience comme un tremplin vers un emploi durable ou une formation qualifiante. Ils sont accompagnés chaque semaine par une conseillère en insertion professionnelle pour travailler sur leur futur projet professionnel », précise Medhi Dbane, encadrant de l’équipe. Gérée par l’association Les Chantiers du Réemploi, acteur de l’insertion implanté à travers plusieurs filiales en Vendée, la structure bénéficie du soutien de la Direccte, de l’Ademe et du département de la Vendée avec l’objectif d’être rapidement à l’équilibre financier. Les fonctions supports de l’association sont déléguées à Soltiss, groupe d’entreprises sociales et solidaires yonnais. Le loyer est porté par la communauté de communes.
Les salariés ont commencé dès la mi-décembre à identifier, trier les matières et constituer le stock pour pouvoir accueillir dès le printemps et sur rendez-vous leurs premiers clients qu’ils soient professionnels ou particuliers. Lieu de mise en relation physique, la matériauthèque fait aussi de la vente sur Facebook. La recyclerie s’enrichira à terme d’ateliers et d’outils pour la création de nouvelles activités de valorisation. « Nous imaginons à l’avenir de créer un ou plusieurs produits signatures », indique Medhi Dbane, responsable du site.