Le bâtiment en impose par sa hauteur : 22 mètres. Il est visible par tous ceux qui arrivent à Cholet (49) par le nord. Annoncée en 2023, l’extension du site industriel de SPPF, fabricant et leader français de la production de volets roulants pour blocs-baies (volet intégré au montant de la fenêtre), aura finalement coûté 10 millions d’euros. Un budget conséquent pour celui qui réalise en 2024 un chiffre d’affaires de 52 millions d’euros. Il répond à l’évolution significative de la production depuis son acquisition, en 1996, par Bouyer Leroux qui se présente comme la deuxième Scop industrielle de France. Depuis 2015, SPPF dit avoir « multiplié par cinq le nombre de produits assemblés » dans l’usine. « Nous avons connu une accélération de la production post-Covid qui nous a fait réfléchir sur les bâtiments dont la taille était devenue insuffisante pour répondre à nos besoins de production et de logistique », précise Stéphane Jacquet, directeur général de SPPF et responsable des entités menuiseries du groupe Bouyer Leroux.
La réalisation des travaux, en deux temps, entre janvier 2023 et novembre 2024, donne lieu à une extension de 4 590 m2, ce qui pousse la surface exploitée à 17 000 m2. Pour éviter d’avoir à déménager, l’adresse étant historique (1947), et le foncier ayant un coût économique, humain et environnemental, l’industriel construit principalement en hauteur. Cette première partie (2 450 m2) abrite aujourd’hui l’atelier de débit, mais surtout un transtockeur entièrement automatisé, disposant de 996 racks (emplacement dédié au stockage) contre 600 racks éparpillés sur le site auparavant et qui contribue à diminuer le taux d’accidentalité sur place. Les 1 950 m2 d’extension de la deuxième phase sont consacrés à l’assemblage, avec six lignes de production et « la possibilité d’en aménager une septième », précise Stéphane Jacquet, ainsi qu’à l’installation de sept quais d’expédition – deux antérieurement.

Transtockeur automatisé installé dans l’extension du bâtiment haut de 22 mètres. SARA BERNÈDE – IJ
Roland Besnard, président de la Scop résume : « il s’agit d’une refonte totale de l’organisation » basée sur la « verticalisation » du bâti afin de « rationaliser les flux » et d’accroître « l’efficience globale » de l’activité SPPF.
L’agencement seul améliorerait, selon Stéphane Jacquet, de 30 % la capacité de production, sans avoir à recruter davantage, prenant en compte le recul du marché de ces deux dernières années. À ce jour, le directeur général s’est voulu prudent et n’a pas annoncé de rentabilité comptable à long terme. La production annuelle devrait porter à 430 000 le nombre de solutions SPPF installé. L’acteur travaille à 75 % avec des menuiseries industrielles et vend principalement en marque blanche.
Diversification et synergie groupe
En complément d’une stratégie foncière, et dans un contexte de difficulté du marché de la construction neuve, SPPF poursuit sa croissance dans la fabrication de volets roulants traditionnels et rénovations. Une activité parallèle aux blocs-baies.
Côté groupe, Bouyer Leroux, via la voix de SPPF, annonce vouloir « mutualiser les volumes et éviter les mauvais démarrages » au sein de son Pôle ouest des fermetures pour l’habitat, premier métier de la Scop en ce qui concerne le chiffre d’affaires. Numéro un, SPPF a vocation à devenir le laboratoire des produits en lancement.
Et si la décision n’a pas été arrêtée, la branche fermetures, et particulièrement le fabricant choletais réfléchit à redéfinir son positionnement marketing afin de mieux intégrer les produits liés à la protection solaire. Nouvellement introduit au catalogue.