Couverture du journal du 01/09/2025 Le nouveau magazine

Sylvain Grisot : « Tout bâtiment qui peut être réhabilité doit l’être »

Sylvain Grisot, urbaniste, fondateur de l’agence Dixit.net à Nantes, conférencier et chercheur est aussi le co-auteur de Réparons la ville !1 qui vient de paraître. Un essai qui propose d’adapter la ville aux enjeux qui l’attendent en la rendant adaptable à nos envies et nos besoins. Interview.

Sylvain GRISOT, Réparons la ville !

Sylvain GRISOT © Benjamin Lachenal

Pour vous, on ne réfléchit plus à l’aménagement du territoire depuis plusieurs années. Pourtant, on ne manque pas de documents d’urbanisme, à commencer par les PLU…

Globalement, en effet, on ne manque pas de documents de planification, on en produit même massivement via la commune, l’intercommunalité, la région, les schémas départementaux thématiques… Mais on manque de stratégie. On n’a plus de vision systémique du territoire. L’État s’est retiré, ne pose plus de vision et en même temps ce rôle n’a pas été repris par des collectivités qui pourraient poser un regard sur le temps long. Et d’ailleurs ce ne serait plus l’aménagement du territoire qu’il faudrait penser mais plutôt l’aménagement des territoires.

 

Vous écrivez aussi que nous avons longtemps écouté le passé pour anticiper les problèmes et imaginer les solutions, mais que nos références ne sont plus valides. C’est-à-dire ?

Sylvain GRISOT, Réparons la ville !

Réparons la ville ! par Christine Leconte et Sylvain Grisot, aux éditions Apogée © Benjamin Lachenal

La façon dont on gère le risque urbain est toujours inspirée des événements qui ont eu lieu dans le passé. C’est le cas par exemple pour les inondations. Aujourd’hui, avec le dérèglement climatique, on a à la fois une intensification des événements à risque, mais ce qui est encore plus perturbant, c’est qu’on en a à des endroits où on n’en avait pas l’habitude. On se retrouve donc face à l’inconnu et il faut s’organiser différemment pour être en capacité d’être globalement résilient. Très concrètement, par exemple, nos réglementations sur le risque inondation – qu’on a d’ailleurs du mal à appliquer concrètement-, doivent devenir dynamiques, c’est-à-dire évoluer dans le temps. C’est un peu une mise à jour de ces plans qui est nécessaire, mais aussi une organisation des services publics différente. À Nantes, l’été dernier, nous avons eu quelques journées de canicule. Et qu’est-ce qu’on a fait ? On a fermé des écoles, ce qui pose une question : où aurait-on mis les gens si on avait eu un événement d’ampleur plus importante ? Et la deuxième chose qui s’est arrêtée, c’est le tramway. Ça veut dire que le mode de transport essentiel s’arrête parce qu’on dépasse un peu les 30°C et ça, ce n’est pas…

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