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Qualité de l’air : une attention encore limitée

À l’approche de la Journée nationale de la qualité de l’air qui se tiendra le 18 septembre, état des lieux des initiatives sur notre territoire.

© Unsplash

En France, la pollution de l’air est responsable de 48 000 décès prématurés par an*. Elle a aussi un coût économique estimé à 100 Mds€. Selon le ministère de la Transition écologique, tous les secteurs d’activité contribuent à la pollution atmosphérique. Tous les acteurs devraient donc s’impliquer pour la réduire….

En France, la qualité de l’air est surveillée depuis une vingtaine d’années. En régions, l’État délègue cette mission à des associations agréées indépendantes. Si Airparif qui mesure la pollution de l’air en Île-de-France est plutôt connue, son équivalent sur notre territoire, Air Pays de la Loire, l’est beaucoup moins. Et pourtant, les données collectées sont systématiquement communiquées, en toute transparence. Chacun peut, par exemple, recevoir quotidiennement par mail l’indice (de 1 : très bon à 10 : très mauvais) de pollution sur la zone de Nantes ou celle de Saint-Nazaire. « On est sur une région assez homogène, avec très peu de relief et une façade océanique, remarque Marion Guiter, responsable communication de l’association.
Il n’y a pas de densité de population très importante comme en Île-de-France, pas de cuvette comme à Grenoble. De fait, chaque année, on enregistre une bonne qualité de l’air sur environ 80% des jours. »
 

Au-delà de la photographie de la qualité de l’air sur le territoire, l’organisme peut aussi réaliser des études prospectives. Cas concret : celle, réalisée en partenariat avec Nantes Métropole, sur les émissions de polluants dans l’agglomération à horizon 2030, visant à évaluer la portée des politiques publiques.

Les entreprises ne sont pas oubliées. Air Pays de la Loire réalise par exemple chaque année des prestations de conseil et de sensibilisation auprès des salariés, dans le cadre d’une politique RSE notamment.

Marion Guiter souligne en tout cas la nécessité de davantage communiquer sur un sujet qui véhicule encore nombre d’idées reçues. « Beaucoup pensent que la qualité de l’air est meilleure à la campagne. Alors qu’en fait, c’est beaucoup plus complexe, cela dépend des polluants pris en compte. En matière de pollution, ce n’est généralement jamais tout blanc ou tout noir… » 

Informer sans dramatiser

Alors, comment mieux rendre compte de ce sujet ? Différentes initiatives ont été prises ces dernières années. À commencer par la Journée nationale de la qualité de l’air qui se tient depuis 2015. Elle a été créée par le ministère de la Transition écologique avec un double objectif : interpeller les consciences et valoriser les bonnes pratiques existantes en vue d’améliorer la qualité de l’air au quotidien. Lors de cette journée, qui aura lieu cette année le 18 septembre, les collectivités, les citoyens, mais également les entreprises, sont invités à organiser et à participer à des événements de sensibilisation.

À quelques jours de sa 5e édition l’événement ne mobilise pourtant pas de façon massive… loin s’en faut. Sur le site dédié mis en place par le ministère de la Transition écologique, seuls une cinquantaine d’événements labellisés sont pour le moment recensés sur toute la France. Et sur le territoire, une seule initiative apparaît : celle de NatéoSanté, concepteur et fabricant de purificateurs d’air « C’est un sujet un peu nouveau, reconnaît Thierry Ricci, fondateur de l’entreprise. Les autres années, on communiquait sur cette journée, mais on n’organisait pas d’événement. Mais c’est devenu un thème d’actualité, notamment avec les cas de cancers d’enfants à Sainte-Pazanne. On a l’impression que les gens découvrent la pollution de l’air. Alors, forts de notre expérience, on va ouvrir nos portes. » 

Un curieux mobilier urbain, le Bean Cloud, va être installé pour six mois sur l’Ile de Nantes. Il changera de couleur selon la qualité de l’air environnant. © Design9

Les bureaux aussi sont concernés

L’entreprise rencontre en effet dans le cadre de son activité de nombreuses problématiques, la pollution de l’air n’étant pas l’apanage des activités industrielles. « Nous enregistrons un certain nombre de remontées de salariés sur les problèmes liés aux sureffectifs dans des openspace manquant d’ouvrants et difficiles à ventiler. Ou de témoignages de collaborateurs d’une structure qui manipule des produits chimiques et dont les odeurs sortent des laboratoires pour se répandre dans les bureaux », souligne Aurore Chazelat, responsable marketing et communication chez NatéoSanté.

« Chez les professionnels, l’air peut être pollué jusqu’à 50 fois plus qu’à l’extérieur, observe Thierry Ricci. D’où la création de ce petit-déjeuner dédié aux enjeux de la qualité de l’air en milieu professionnel. On vise notamment les métiers à risque – coiffeurs, podologues, pédicures… – là où les gens sont exposés toute la journée à une qualité de l’air dégradée. »

Autre initiative, qui se jouera en-dehors de la Journée nationale de la qualité de l’air, mais qui a vocation à s’inscrire davantage dans la durée : celle de la Samoa. L’aménageur travaille sur un concept de « parcours ludique de représentation des données environnementales » qui prendra la forme d’un mobilier urbain (voir photo). Un prototype va être mis en place d’ici la mi-octobre, quai Hoche, devant la maison de Quartier de l’Île de Nantes. Bean Cloud, un banc avec une structure en panneaux photovoltaïques placée au-dessus de lui, changera de couleur en fonction de la qualité de l’air ambiant. L’objectif de cet équipement étant de sensibiliser les passants sans pour autant rendre l’information anxiogène…

* Chiffre de l’Agence nationale de santé publique

Pollution atmosphérique : quels impacts ?

Les effets d’une qualité de l’air dégradée, à l’extérieur ou
à l’intérieur, sont multiples. Ils se font ressentir tant sur l’environnement (pluies acides, trou de la couche d’ozone…) que sur la santé. Sur la santé, on distingue les répercussions à court terme (maux de tête, nausées, maladies hivernales…) des conséquences à long terme : maladies respiratoires, cancers. Sur le site de Nantes Métropole, des recommandations sont données pour limiter les effets des polluants.

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