Vous êtes expert-comptable et l’un des trois associés du cabinet sablais Belle & Dhaine. Quelle est l’histoire de la société ?
En janvier 2015, je me suis lancé à mon compte en tant qu’expert-comptable. Je partageais alors mon bureau avec Jean-Marie Belle. Le hasard a fait que nous avions déjà travaillé ensemble dans un précédent cabinet et que nous avions tous les deux eu envie de créer notre propre activité. Comme nous avions des compétences et des réseaux complémentaires, nous nous sommes mutuellement rendu quelques services. Jean-Marie a une excellente vision du terrain, des relations clients et il sait prendre son temps. Moi, j’ai une expérience plus commerciale et de chef d’entreprise et je vais droit au but, tout en prenant de la hauteur. J’arrive à avoir une vision de l’avenir du métier d’expert-comptable. Nous avons dix ans d’écart mais cette collaboration fonctionnait bien. Alors, au bout d’un an, le coworking est devenu association. Nous avons fusionné nos deux activités et nous avons créé le Cabinet Belle & Dhaine, avec une dizaine de collaborateurs à notre actif à ce moment-là. Nos qualités se sont alors exprimées au carré. Notre chiffre d’affaires progresse de 20 à 30 % en moyenne chaque année. Il y a cinq ans, il était de 500 000 € contre 1,5 M€ en 2021. Cette année-là aussi, nous avons intégré une troisième associée, Adélaïde Geay. Entrée dans le cabinet en 2009 comme apprentie, elle est le symbole de l’ascenseur social que rend possible le métier d’expert-comptable.
Depuis 2021, vous êtes vice- président1 du Conseil régional de l’ordre des experts comptables (Croec) Pays de la Loire où vous représentez la Vendée. À quoi sert cette instance ?
Nous sommes une profession réglementée. Tout le monde ne peut pas devenir expert-comptable. Il faut absolument avoir un diplôme pour faire la comptabilité d’une entreprise. Avant d’avoir le droit d’exercer, nous prêtons serment devant nos pairs. Autrement dit, nous nous engageons à respecter et faire respecter la loi fiscale et sociale de notre pays.
La mission de cette instance est de veiller régionalement à la bonne organisation de la profession. À l’instar de l’ordre des médecins, elle vérifie l’inscription au tableau des professionnels, s’assure qu’ils n’exercent pas illégalement et respectent bien le cahier des charges de la profession. Le Croec peut aussi être amené à gérer les éventuels conflits entre confrères ou avec leurs clients.

Les locaux sablais du cabinet Belle & Dhaine, acquis en juillet 2021. © Cabinet Belle & Dhaine
Vous insistez beaucoup sur le fait d’être aussi un chef d’entreprise. Pourquoi ?
Notre cabinet d’expert-comptable est une entreprise. Mes associés et moi sommes des entrepreneurs. En plus d’être des techniciens comptables, notre métier est aussi de gérer le quotidien et le développement de notre cabinet.
Si j’insiste autant sur le côté entrepreneurial de notre activité, c’est aussi parce que l’expertise comptable souffre d’un déficit de notoriété et d’une mauvaise image, alors que le monde de l’entrepreneuriat, lui, au contraire, a le vent en poupe. Pour redorer notre blason, je pense qu’il est important de rappeler que l’expert-comptable est un chef d’entrepris…