Un navire peut en cacher un autre ! À l’occasion de l’inauguration du Neoliner Origin, plus gros cargo à voile au monde, l’armateur nantais Neoline a annoncé, le 13 octobre dernier au pied du pont de Cheviré, travailler sur un sistership. Bâti sur le même modèle de navire, « il fera 30 m de plus et disposera d’un mât supplémentaire Solid Sail », a précisé Michel Péry, cofondateur de Neoline. « Et sa construction pourrait démarrer mi-2026 dans le meilleur des cas », a ajouté Jean Zanuttini, président de Neoline.
Pour rappel, le Neoliner Origin a la particularité d’être un navire roulier principalement propulsé par le vent. Il a en effet pour moteur principal deux voiles semi-rigides Solid Sail développées par les Chantiers de l’Atlantique, soit un total de 3 000 m2, auxquelles viennent s’ajouter un moteur diesel et un électrique.
Mêlant innovation et sobriété grâce à une vitesse de croisière réduite à 11 nœuds, ce navire de 136 m de long pour un peu plus de 24 de large revendique une consommation de fioul « divisée par cinq par rapport à un navire de commerce classique ».
Ayant vocation à décarboner le transport maritime en « remettant la voile de travail au centre du jeu », il est arrivé en Loire-Atlantique après deux semaines de navigation depuis la Turquie, où il a été construit durant deux ans et demi par le chantier naval RMK Marine.
Après avoir été baptisé devant près de 500 personnes lundi, il repartira de Nantes ce mercredi 15 octobre en direction de Montoir-de-Bretagne pour être chargé en vue de sa première transatlantique. Il devrait atteindre Saint-Pierre-et-Miquelon huit jours plus tard, avant de rejoindre Halifax puis Baltimore, et de remettre le cap sur Saint-Nazaire.
Capable de transporter 265 containers de 20 pieds, 400 voitures et 5 300 tonnes de marchandise, il affiche pour sa première rotation un taux de remplissage de 75 % à l’aller et 40 % au retour. Parmi ses chargeurs, Manitou et Beneteau font figure de pionnier, tout comme Renault, Clarins et Hennessy. Le défi pour Neoline consiste donc à trouver des chargeurs américains pour remplir les cales au retour. « Nous pouvons transporter des containers réfrigérés, des produits dangereux et tout ce qui roule peur être chargé », a précisé Madeleine Poulin Poirier, la directrice commerciale de l’entreprise qui envisage la rentabilité de cette première ligne d’ici un an.
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