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Macron veut rapprocher les entreprises de l’enseignement professionnel

Le 13 septembre, le président de la République s’est rendu aux Sables d’Olonne dans le cadre de son projet de réforme de l’enseignement professionnel. Il a souligné l’importance d’adapter les formations aux besoins des entreprises pour chaque bassin d’emploi.

Emmanuel Macron

Emmanuel Macron © IJ

Aujourd’hui, la France accueille 730 000 nouveaux apprentis par an1 et un tiers des lycéens du pays sont en lycée professionnel. Longtemps, pourtant, l’enseignement professionnel a été perçu comme “une voie de garage”, une orientation par défaut. Une mauvaise image dont souffre aussi les entreprises qui peinent à séduire et recruter des jeunes diplômés avec les compétences requises. « Nous, entreprises, sommes aussi responsables de cette situation, a témoigné Gwen Rambaud, dirigeant sablais de Gwen Marine, face au président de la République en déplacement en Vendée, le 13 septembre. Nous devons leur donner une autre vision de l’entreprise et être à leurs côtés tout au long de leur cursus scolaire, que ce soit sous forme de parrainage ou de tutorat. »

UN LIEN À RENOUVELER

Rapprocher établissements et entreprises, c’est l’ambition du projet de réforme de l’enseignement professionnel voulu par Emmanuel Macron. Lors de sa visite au lycée Éric-Tabarly, le chef de l’État s’est néanmoins formellement opposé à l’idée de rendre l’apprentissage obligatoire pour les entreprises. « Si l’on force les gens (dirigeants, jeunes et leurs familles, NDLR), on aura un effet de rejet. Il est essentiel que le patron ait envie et sache encadrer le jeune. Le meilleur moyen de développer l’apprentissage, c’est de le valoriser. »

Le président de la République a aussi regretté, que l’enseignement professionnel, « trop longtemps stigmatisé» reproduise les inégalités sociales de la société française. « En moyenne, il y a plus de filles et fils d’ouvriers dans les lycées professionnels, et moins d’enfants de cadres, que dans le reste de l’Éducation nationale. Notre système ne rabat pas assez les cartes. »

Pour « revisiter cette image », le projet de réforme prévoit de renforcer l’orientation des collégiens dès la cinquième. « Nous avons besoin que nos entreprises rentrent dans nos collèges pour leur apprendre leur réalité et leurs besoins », a souligné Emmanuel Macron.

Dans cette optique de faire coller les formations aux compétences recherchées sur le terrain, une cartographie des besoins de formation sera dressée bassin d’emploi par bassin d’emploi, en concertation, entre autres, avec les tissus d’entreprises de chaque région. « Nous ouvrirons de nouvelles formations pour faire face à l’évolution des métiers (métiers de la rénovation énergétique, de la chaudronnerie, de la mobilité, de l’hydrogène, etc. NDLR) et nous fermerons celles où il n’y a plus de débouchés (secteurs non précisés, NDLR), a annoncé le chef de l’État. Nous accompagnerons aussi les enseignants dans la transformation de l’enseignement professionnel. Nous leur donnerons également plus de liberté pédagogique pour que les savoirs enseignés correspondent effectivement aux besoins des entreprises. Enfin, nous voulons accroître les temps de stage des lycéens et les rémunérer car c’est valorisant pour les jeunes.» Basée sur diverses expérimentations, la mise en œuvre de la réforme de l’enseignement professionnel sera progressive. Aucun calendrier n’a été indiqué.

 

1. Source : Vie-publique.fr. Nombre de contrats d’apprentis ayant débuté en 2021.

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