Les chefs d’entreprise ont renoué avec la confiance. Après un premier semestre 2019 plutôt morose, ils abordent la seconde partie de l’année avec optimisme. C’est du moins ce que révèle la dernière enquête de conjoncture de la CCI Nantes St-Nazaire réalisée en juin*.
Les entreprises qui tablent sur une amélioration de leur situation sont ainsi nettement plus nombreuses que celles craignant une détérioration. Le solde d’opinion sur le niveau d’activité des entreprises pour le deuxième semestre de l’année retrouve d’ailleurs son niveau de juin 2018 à 30%, après avoir chuté à 0% en début d’année.
Une situation financière saine
Sur l’ensemble des activités, les différents indicateurs pour le premier semestre sont très proches des prévisions établies par les dirigeants lors de l’enquête réalisée en janvier dernier. Toutefois, les entreprises ayant vu leur chiffre d’affaires augmenter ont été plus nombreuses que prévu.
Autre élément révélant l’optimisme ambiant : après une hausse du nombre de structures jugeant leur situation financière préoccupante en début d’année, on revient à un taux de 26%, comparable à celui de juin 2018. Surtout, 68% des dirigeants s’attendent à une amélioration au second semestre.
A contrario, là où l’on attendait un solde d’opinion positif au niveau des investissements des entreprises, celui-ci se révèle négatif, en juin mais également en prévisionnel.
Autre point de vigilance : le niveau des marges. Elles sont stables pour environ 60% des entreprises, et ce depuis une longue période. Mais pour les 40% restants, le solde entre le nombre d’entreprises parvenant à les améliorer et celui les voyant baisser reste négatif. Une amélioration est
espérée au second semestre mais, sur la durée, la recherche des prix les plus bas reste au cœur des négociations commerciales.
Le fait marquant provient de l’évolution des courbes de stabilité des indicateurs qui retrouvent toutes une pente ascendante au premier semestre, tendance qui devrait s’accentuer au second.
Un second semestre bien orienté
La Chambre de commerce et d’industrie dresse également un bilan sectoriel. Globalement, les secteurs restent tous bien orientés.
Dans l’industrie, le premier semestre s’est avéré meilleur que les chefs d’entreprise ne l’avaient anticipé et les prévisions pour le second semestre sont encourageantes. 36% des entreprises industrielles ont connu une hausse de leur chiffre d’affaires, alors qu’elles n’étaient que 27% à l’anticiper en janvier dernier.
Même tendance du côté des services aux entreprises.
La bonne santé du secteur se confirme enquête après enquête. Les chiffres d’affaires et les carnets de commandes sont attendus à la hausse au second semestre. Les dirigeants du secteur pointent cependant une tension sur les niveaux de marges.
Dans le BTP, les carnets de commandes restent bien orientés. Toutefois, les dirigeants anticipent une pause dans les prochains mois sur les prises de commandes. Deux raisons sont invoquées : un recul du nombre de permis de construire et l’arrivée d’une phase électorale. Les professionnels estiment que les municipales devraient ralentir les projets immobiliers portés par les collectivités territoriales.
Les entreprises enregistrent un regain d’activité dans le commerce de gros alors que les prévisions des dirigeants étaient pessimistes pour le premier semestre. Le secteur bénéficie du dynamisme de l’industrie et du BTP qui augmentent les volumes d’affaires. Par ailleurs, les premières mesures du gouvernement en faveur des plus bas revenus commencent à être ressenties par les entreprises du secteur.
Dans le commerce de détail, les mauvaises prévisions du début d’année se sont malheureusement confirmées. Les résultats sont toutefois un peu meilleurs que ceux de la fin d’année 2018, fortement perturbée par le mouvement des Gilets jaunes. Les perspectives sur les chiffres d’affaires et les fréquentations des points de vente sont bien meilleures pour le second semestre.
Source : CCI Nantes St-Nazaire
*Enquête menée auprès de 1 467 entreprises représentatives du tissu économique de Loire-Atlantique
Recrutement : un léger mieux ?
43% des entreprises qui ont répondu à l’enquête de conjoncture de la CCI font état de difficultés de recrutement. C’est mieux que lors de la précédente édition (53 %), mais cela reste un sujet de préoccupation pour nombre de structures.
Les recruteurs, notamment dans les secteurs du BTP et de l’industrie, font surtout état d’une pénurie de candidats. Mais des compétences techniques insuffisantes et un savoir-être inadapté font aussi partie des problématiques récurrentes.
Selon la CCI, certains spécialistes estiment que le territoire est proche d’un taux de chômage incompressible, du fait du décalage entre les compétences nécessaires aux entreprises et celles affichées par les demandeurs d’emploi.