Les réservations sont ouvertes depuis le 1er juin. Et les artistes français ont répondu présents au rendez-vous du Festival de Poupet qui ouvre le bal des grands festivals musicaux de l’été. La programmation est éclectique pour répondre à tous les publics et toutes les générations : à l’affiche, Jean-Louis Aubert, Alain Souchon, Vianney, Black M, Henri Des, Pomme ou Grand corps malade… Au total, une trentaine d’artistes se succéderont sur la scène du 1er au 17 juillet. Les artistes étrangers Sting et Gauvain Sers ont annulé leur tournée en France. Tout comme Yannick Noah ou Dub Inc… Covid oblige, 11 soirées auront lieu au lieu des 13 dates habituelles, le week-end de clôture pouvant accueillir 30 000 festivaliers par soirée ayant été annulé en raison de la jauge imposée par les mesures sanitaires.
Thomas Maindron s’est refusé à jeter l’éponge
Il en aura pourtant fallu de l’obstination et de l’imagination pour maintenir ce festival associatif, créé en 1987 par Philippe Maindron. Aux commandes désormais, son fils Thomas, directeur de la programmation et l’un des trois salariés permanents de l’association. « Contrairement à d’autres, nous n’avons pas jeté l’éponge. Nous ne voulions pas passer une deuxième année blanche afin de maintenir l’intérêt de nos partenaires et des entreprises qui nous financent. Et pourtant, il nous a fallu attendre février 2021 pour pouvoir plancher sur un scénario d’accueil des festivaliers conformes aux recommandations du gouvernement », raconte Thomas Maindron. Nous avons conçu et construit en deux mois un mini Zénith à quelques mètres du Théâtre de Verdure habituellement utilisé lors du festival. Pourtant en plein air, il ne répondait pas aux distances de 4 mètres carrés par personne imposées par le protocole sanitaire. » Tout était calibré pour asseoir les festivaliers sur un parterre de chaises et en tribune avec une jauge de 5 000 places assises. La restauration avait été revue à la baisse, en taille et en débit à cause des limitations de déplacements. « Nous avons investi 400 000€ dans un nouvel espace scénique construit en bord de Sèvre », dévoile Thomas Maindron.
La nouvelle scène du festival de Poupet a été construite derrière le Théâtre de Verdure, en bord de Sèvre ©Festival de Poupet
L’accès au Festival de Poupet se fera sur passe sanitaire
Las ! Le 20 juin, contre toute attente des professionnels, le gouvernement annonce l’abandon de la jauge des 4 mètres carrés par personne pour les concerts en plein air. Ils pourront donc se tenir debout, avec un passe sanitaire obligatoire au dessus de 1 000 personnes et/ou des tests antigéniques à l’entrée…
« On en a pris acte », déclare Thomas Maindron, dépité. « De toute façon, il est trop tard pour changer. Nous allons juste retirer les chaises pour libérer le parterre devant la scène. On reste sur la même jauge de 5 000 personnes par soirée car, avec le contrôle du pass sanitaire à l’entrée, cela freine les réservations et ralentit les flux à l’entrée. Et les restaurateurs ont déjà passé leurs commandes et calibré leur espace et leur service. En outre, si nous ouvrons plus de places, nous risquerions de manquer d’espace de parking car la nouvelle scène a été en partie construite sur la prairie où stationnait une partie des voitures ».
La billetterie espère faire le plein
L’association espère rentrer dans ses frais cette année. Son budget s’élève à 2,5 M€ contre 4 M€ les années précédentes en raison de la déprogrammation des artistes étrangers. Elle a reçu le soutien exceptionnel de l’État via le Centre national de la Musique (CNM) qui lui a apporté la moitié du budget de construction de la nouvelle scène. Et les partenaires et entreprises de la région ont répondu présents à 90%. Ils ont même soutenu l’association en lui faisant des dons à hauteur de 10% en 2020. Reste encore les recettes de la billetterie et de la restauration. 40 000 billets ont déjà été vendus sur les 55 000 places disponibles. « Nous avons bon espoir » , indique Thomas Maindron. En plus des artistes, le Festival de Poupet fait travailler chaque année 900 bénévoles auxquels s’ajoutent 400 à 500 techniciens, prestataires et fournisseurs de la région.