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[ Barreau de Saint-Nazaire ] « La grande force de notre profession est de résoudre l’inattendu »

Avocat associé au sein du cabinet Avocatlantic, Erwan Lemoigne a été élu le 4 juin dernier à 87 % « bâtonnier désigné » pour le barreau de Saint-Nazaire. À 46 ans, le Guingampais d’origine, spécialisé en droit du travail, est demeuré fidèle à la cité portuaire depuis qu’il a prêté serment en 2001. Collaborateur puis associé auprès de André Tinière, figure pénaliste emblématique du barreau nazairien, il s’apprête à succéder le 1er janvier prochain, et pour deux ans, à Bruno Denis. Interview croisée à six mois du passage de bâton.

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Erwan LEMOIGNE et Bruno DENIS © Benjamin Lachenal

Quelles sont les caractéristiques du barreau de Saint-Nazaire ?

Erwan Lemoigne : Le barreau compte 126 avocats, la plupart dans le judiciaire, contre 85 il y a douze ans. Il est composé pour 75 % de femmes et il est assez jeune, avec une moyenne d’âge autour de 35-40 ans. Notre juridiction s’étend largement géographiquement, et notre particularité, c’est que la population est décuplée sur tout le littoral en saison, augmentant considérablement les infractions pénales.

Quelles sont les raisons pour lesquelles vous vous êtes présenté ?

Erwan Lemoigne : J’ai acquis l’expérience de gestion grâce à d’autres activités, en étant notamment secrétaire et trésorier de l’Edago (École des avocats du grand Ouest, NDLR) durant dix ans, mais également au sein de notre propre cabinet. Je souhaite désormais participer à la vie collective du barreau.

Maître Denis, la fonction de bâtonnier a-t-elle des spécificités à Saint-Nazaire ?

Bruno Denis : La fonction de bâtonnier est d’abord gestionnaire. Nous avons aussi cette mission primordiale de déontologue et de relais avec les différents interlocuteurs du tribunal. Mais ici, contrairement à d’autres plus grands barreaux, le bâtonnier, même si 18 avocats siègent au conseil, est tout seul et cette responsabilité peut occuper facilement deux à trois jours par semaine. C’est un vrai investissement professionnel et personnel.

Que retenez-vous de votre seconde mandature 2020-2021 (Bruno Denis a exercé une première fois cette fonction en 2008-2009, NDLR) ?

Bruno Denis : Le Covid-19 est arrivé juste après la grève de décembre 2019 due à la réforme des retraites, mais n’a pas eu tant d’impact, bien qu’ayant fatalement perturbé le fonctionnement normal d’un ordre. L’activité judiciaire ne s’est pas arrêtée pour autant et le tribunal a parfaitement joué le jeu. En matière familiale, il y a en revanche eu un décalage considérable. Quant aux tendances, un retour aux cabinets individuels, avec partage de locaux, ou en tout cas aux petites structures, semble s’être dessiné.

Comment comptez-vous assurer le passage de relais ?

Bruno Denis : Le bâtonnier désigné siège au conseil durant les six mois avant sa prise de fonctions, ce qui nous permettra d’aborder sereinement tous les dossiers de l’Ordre, ainsi que ceux plus sensibles comme les procédures disciplinaires, même si nous en avons peu sur Saint-Nazaire.

Maître Lemoigne, quels sont vos objectifs pour ces deux années de bâtonnat ?

Erwan Lemoigne : Je souhaite renforcer la communication sur les spécialisations de nos confrères, qu’ils fassent mieux connaître leur excellence dans le domaine qu’ils revendiquent. J’entends continuer d’assurer la sérénité des relations avec les magistrats, ainsi que l’engagement et la défense de notre profession, dont la grande force est de résoudre l’inattendu. La réforme des retraites, notamment, après avoir été mise de côté, va revenir sur le devant de la scène. C’est un sujet important pour notre profession de même que le projet de loi sur la réforme des procédures.

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