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David Hériaud de Selva : « Je veux faire de Selva une ETI »

Née à Vallet il y a quarante ans, Selva est une entreprise familiale spécialisée dans la conception et la production de cartes électroniques. Si la crise actuelle marque un coup d’arrêt dans la forte croissance enregistrée par la PME ces dernières années, elle n’entame en rien la confiance en l’avenir de son dirigeant, David Hériaud.

David Hériaud, Selva

David Hériaud, Selva © Benjamin Lachenal

Qui est Selva ?

David Heriaud, Président de Selva © Benjamin Lachenal

On conçoit et on fabrique des cartes et systèmes électroniques pour l’aéronautique, l’automobile, l’énergie, le médical… En tout, une dizaine de secteurs. Aujourd’hui, Selva ce sont deux usines. Une à Châlons-sur-Saône, en Bourgogne, où on est installés depuis 2012 et l’autre fondée il y a quarante ans par mon beau-père, à Vallet. À l’époque, le donneur d’ordre Sercel avait une stratégie : il poussait certains de ses techniciens ou de ses cadres à la création d’entreprises de sous-traitance dans la région. C’est comme ça que sont nées des boîtes comme Stramatel, Tronico… et Selva.

 

Comment avez-vous intégré l’entreprise familiale ?

Je suis rentré en 1995 comme commercial. On n’avait alors que des clients locaux, il y avait un vrai potentiel à développer. Au fur et à mesure des années, j’ai structuré un service commercial. Puis, progressivement, mon beau-père a pris du recul et j’ai pris la direction de l’entreprise.

 

Quelles ont été les grandes étapes de la vie de l’entreprise ?

La première, c’est la création d’un bureau d’études. Le métier que nous avions initialement était de fabriquer pour le compte d’entreprises du bassin nantais. Très rapidement, on a compris qu’on se démarquerait de la concurrence avec la conception. On a mis des années, de 1995 à 2000 environ, à créer ce bureau d’études qui compte aujourd’hui une douzaine d’ingénieurs. Il nous a permis de nous positionner très en amont des projets avec nos clients, donc de les rendre captifs. Le but étant de développer un produit puis de le faire fabriquer dans nos ateliers.

Dans ce bureau d’études, on développe des compétences dans des thèmes techniques et on s’aperçoit ensuite que ces thèmes correspondent à des demandes multisectorielles.

Pendant longtemps, notre stratégie a consisté à aller chercher des clients dans d’autres domaines d’activité. Et puis, il y a une dizaine d’années, j’ai souhaité qu’on fasse une opération de croissance externe afin de mailler le territoire français, de façon à pouvoir répondre à l’ensemble des appels d’offre. Il y a dix ans, on n’avait pas un seul client en Rhône-Alpes, on n’arrivait pas à les avoir, ils trouvaient qu’on était trop loin. Je me suis donc mis à la recherche d’une entreprise de petite taille à racheter pour reproduire ce qu’on avait fait ici. Ça n’a pas été facile, j’ai mis deux ans à trouver cette entreprise qui s’appelait ERCE et avait des difficultés à l’époque. Elle est devenue Selva ERCE et dans le mois suivant le rachat on a eu des clients là-bas. Aujourd’hui, on maille vraiment le territoire français.

 

Hormis l’année 2020 qui sera forcément atypique, vous enregistrez depuis plusieurs années une croissance à deux chiffres. Quel objectif visez-vous ?

Sur trois ans, on a eu une croissance de + 19%, +19% et + 12%. Les gros donneurs d’ordre veulent travailler avec des partenaires solides et pour cela il est important qu’on arri…