Couverture du journal du 26/04/2024 Le nouveau magazine

Fab’Academy : un outil adapté à l’industrie d’aujourd’hui

C’est la rentrée pour la Fab’Academy de Nantes, qui se positionne comme l’outil de formation de l’industrie du futur, tout en n’oubliant pas les métiers traditionnels.

Elodie Bidault Fab'Academy

Elodie Bidault, responsable de l’ingénierie pédagogique de la Fab’Academy © I. J.

Considérée comme l’un des problèmes majeurs des entreprises, et de l’industrie en particulier, la difficulté à embaucher un personnel qualifié revient avec force sur le devant de la scène en cette rentrée. La Fab’Academy, qui regroupe les activités de formation continue et d’apprentissage de l’UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie) du bassin de Nantes, effectue sa deuxième rentrée dans ce contexte de tension avec, en arrière-plan, une préoccupation toujours plus forte concernant l’attractivité des métiers. Conçu comme une usine école, le bâtiment se divise en quatre pôles (Maintenance, Usinage, Aéronautique et Chaudronnerie/soudage) entre lesquels il est facile de circuler et où se côtoient tous les apprenants. Le lieu a ainsi été pensé comme le «plus ouvert possible, explique Elodie Bidault, responsable de l’ingénierie pédagogique. Pour les jeunes, il est important de savoir comment fonctionne une entreprise de A à Z, et apprendre aux côtés de quelqu’un de 50 ans avec lequel il va pouvoir échanger est très riche.» Chaque pôle comprend une salle de travail pédagogique, vitrée donc ouverte sur les espaces, avec un écran interactif.

Cabine de soudage Fab'Academy

Une cabine de soudage © I. J.

Des sections encore à remplir

Si l’année 2020 a été perturbée, «avec une perte de chiffre d’affaires d’environ 3 M€ sur les formations continues en aéronautique», commente Vincent Métaireau, directeur de la formation de la Fab’Academy, l’année 2021 se présente sous de meilleurs auspices. «Les prévisions sont bonnes, et les entreprises reprennent leurs investissements en formation.» Côté apprentissage, le centre de formation basé par essence sur la connaissance des métiers sur site a bien sûr subi les conséquences qui impactent encore certaines sections. «Nous avons tout de même intégré 470 apprentis en 2020, et 1200 dans toute la région, donc plus que l’année 2019 et pensons atteindre 230 nouveaux entrants en 2021», estime Vincent Métaireau. Qui reconnaît cependant que la période actuelle est assez difficile, avec certaines promotions en manque d’apprentis, tandis que d’autres le sont en maîtres d’apprentissage. «En chaudronnerie, nous avons encore des places, constate-t-il, alors qu’en usinage, ce sont des apprentis que nous cherchons à placer. Nous allons devoir commencer avec des sections de 6 à 8 jeunes, c’est peu…».

Une réalité qu’il faut relier à la situation de certaines PME en difficulté. «C’est compliqué dans l’usinage, explique Elodie Bidault, il y a un besoin criant de main-d’œuvre, mais pas assez d’entreprises qui sont en capacité d’accueillir des apprentis.» De son côté, «l’activité aéronautique était à la peine pendant la crise, mais n’a pas cessé de former des apprentis tout de même, constate Vincent Métaireau. Airbus et ses sous-traitants savent que la reprise va être effective en 2022. Ce n’est pas le moment d’arrêter de former. Les sections de Bac et de BTS sont quasiment aussi remplies que l’an dernier.»

La Fab’Academy de Nantes en chiffres :

• 14000 m2 dont
• 5000 m2 de plateaux techniques
• 49 salles de formation
• 15 formations en alternance, du CAP au BTS
• Les 2/3 des apprentis sont en BTS

Aller vers l’autonomie

Jouxtant la Fab’Academy, la Jules Verne Manufacturing Academy est également pilotée par l’UIMM. Elle fédère les Arts & métiers, les IUT de Nantes et Saint-Nazaire et l’Université de Nantes autour de formations industrielles. Tous les nouveaux apprentis, à partir du bac professionnel, y passent au moins une journée pendant leur cursus, ce qui leur permet d’avoir une image de l’industrie du futur, avec des équipements de pointe pour la robotique, la productique, la maintenance et les composites… En attendant, la Fab’Academy est d’abord un lieu d’apprentissage des métiers tels qu’ils sont exercés aujourd’hui. Face aux toutes dernières machines à commande numérique, d’autres reflètent une autre réalité. «Certaines machines-outils à tours datent de 20 ans, précise Elodie Bidault, parce qu’un jeune qui arrive dans une entreprise qui comprend un parc de machines traditionnelles doit pouvoir s’adapter.

C’est particulièrement vrai dans l’usinage. Ils partent de la base, et montent en compétences peu à peu. Il faut parvenir à former des jeunes les plus autonomes possibles, c’est toute la difficulté aujourd‘hui : leur apprendre l’autonomie.» Dans la partie aéronautique, un hélicoptère et avion témoignent de la participation d’Airbus. Comme pour les autres entreprises partenaires, «les parcours de formation sont construits avec les professionnels, on déroule un programme d’abord théorique, puis on y intègre des industriels, à tous les niveaux de responsabilité, y compris des opérationnels qui ont «les mains dans le cambouis, pour être sûrs de ne rien avoir oublié, d’avoir toutes les étapes», explique Elodie Bidault. Le pôle a notamment réuni les sections chaudronnerie et soudage pour respecter les liens entre les deux métiers. «Les entreprises aujourd’hui ont besoin de polyvalence», relève-t-elle.

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