Dans quelles conditions vous êtes-vous intéressée au sujet de la maternité au sein de votre profession ?
J’ai débuté ma carrière en Angleterre, en tant que solicitor, où j’ai observé une approche nettement plus progressive en matière d’égalité des genres. Par exemple, le congé parental partagé y est bien établi et beaucoup de cabinets de grande envergure ont une approche inclusive de la parentalité. Notamment, j’ai pu y noter, sans évidemment que cela soit une vérité générale, que les femmes y sont moins discriminées à leur retour de congé maternité en accédant à l’association.
Quand je suis revenue à Paris en 2016, alors même que j’exerçais dans le même cabinet qu’en Angleterre, j’ai été confrontée à une différence marquée de mentalité, chez les hommes comme chez les femmes. J’ai notamment remarqué une tendance parmi mes consœurs à minimiser la durée de leur congé maternité, perçue comme la norme pour maintenir leur position au sein du cabinet. Face à cette réalité, j’ai pris la décision de m’établir à mon compte. Cette indépendance m’a permis de prospérer dans ma carrière jusqu’à ma grossesse en 2020. Là, je me suis rendu compte qu’il était extrêmement difficile de concilier la maternité avec mon activité : ne serait-ce que durant la grossesse, il y a énormément de gestion administrative, et de recherche d’information pour savoir de quelles aides on peut bénéficier et à quelle hauteur.
Quelles sont les conséquences ?
Pour toucher le congé maternité, les avocates indépendantes sont confrontées à une interdiction de facturer durant cette période, et même si elles peuvent toucher la complémentaire proposée par leur barreau d’attache (dont le montant varie en fonction de…