Avec 1 659 008 immatriculations enregistrées sur l’année 2021 dans l’Hexagone, le marché de la vente de véhicules neufs reste historiquement bas : -25,1 % par rapport à 2019 et ses 2,214 millions de véhicules neufs écoulés. « Le marché traverse effectivement une période très compliquée », confirme le Vendéen Pascal Brethomé, vice-président national de Mobilians, l’ancien Conseil national des professions de l’automobile qui rassemble 1 300 adhérents dans la région. Après 2020, l’année 2021 a une nouvelle fois été marquée par un effondrement des ventes de véhicules neufs, notamment thermiques : -31 % sur le diesel, -14 % sur l’essence. « Cette tendance se vérifie dans la région, avec une chute des ventes d’environ 20 % sur le neuf par rapport au niveau d’avant-crise, poursuit le représentant de la profession. Aucune partie du territoire n’est épargnée. Ce qui est d’autant plus inquiétant, c’est que cette baisse se poursuit en ce début d’année 2022. » En effet, les chiffres du premier trimestre de la Plateforme automobile, entité publique représentant les acteurs du secteur, sont tout sauf rassurants : 365 000 voitures neuves ont été immatriculées, soit 17 % de baisse par rapport à la même période de 2021. »
UNE CRISE AUX RAISONS MULTIPLES
En 2020, c’est l’arrêt des chaînes de production et la fermeture des concessions qui avaient entraîné un effondrement des immatriculations. Rien à voir en 2021, où la demande des consommateurs était bien là, mais la majorité des marques incapable d’y répondre. « On a un carnet de commandes raisonnable sur les véhicules neufs, mais on rencontre des difficultés sur les livraisons de composants électroniques et de matières premières. Il y a notamment une pénurie de semi-conducteurs qui englue toute l’industrie au niveau mondial depuis l’année dernière et qui se poursuit actuellement, détaille Sergio Capitao, directeur général d’ID4Car, pôle de compétitivité des filières véhicules et mobilités du grand Ouest qui rassemble 400 membres. Des chaînes de montage tournent au ralenti ou sont même arrêtées en raison de cette pénurie, qui ne se normalisera pas, au mieux, avant le second semestre 2022. »
Dans l’état actuel des choses, les constructeurs préfèrent donc réserver le peu de puces électroniques qu’ils trouvent à leurs modèles haut de gamme, forcément plus rentables.

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De plus, l’augmentation des prix des véhicules neufs, en moyenne de 7 000 € entre 2010 et 2020 selon L’Argus, continue de peser sur les ventes. Et plus récemment, la guerre en Ukraine a engendré une hausse des matières premières et une pénurie sur certains composants, notamment l’acier et le plastique. Dernière explication aux chutes du neuf : les délais de livraison qui s’allongent. Il faut désormais en moyenne compter six mois, voire huit, pour prendre le volant de sa nouvelle voiture.
LES VÉHICULES VERTS DÉCOLLENT
Si les ventes de véhicules neufs sont globalement en berne, un segment a néanmoins largement progressé en 2021, celui des véhicules verts. Aidées par une législation toujours plus incitative, les ventes de voitures hybrides non rechargeables ont progressé de 69 % en 2021 par rapport à 2020 (126419 unités vendues) et de 46 % pour l’électrique (162106 unités vendues). Les véhicules branchés représentent désormais près d’une vente sur cinq de véhicules neufs en France. Sur l’année 2021, c’est la Tesla Model 3 qui a été la plus vendue dans l’Hexagone (24911 exemplaires), devant la Renault Zoe (23573 immatriculations), et la Peugeot E-208 (17858 immatriculations). Ces trois modèles représentent à eux seuls 44 % du segment.
« La transition énergétique est bel et bien engagée, confirme Pascal Brethomé de Mobilians. J’ai d’ailleurs rencontré pas mal de responsables de concessions qui ont terminé leurs portes ouvertes de mars en ne vendant quasiment que de l’électrique. Pour l’hybride, le marché est également porteur, sauf pour l’hybride rechargeable qui peine à décoller. »
« La tendance se confirme dans la région avec une forte croissance de vente de véhicules électrifiés. C’est une réalité aujourd’hui en termes d’immatriculations. Mais comme ces véhicules sont nettement plus chers à l’achat, ils écartent une grande partie de la population de leur acquisition », nuance Sergio Capitao.
Si les véhicules verts représentent désormais 36 % de parts de marché, il reste néanmoins du chemin à parcourir sur la voie de la transition globale : 43 % des véhicules neufs vendus en 2021 étaient en…
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