Quel a été votre parcours avant les Mini Mondes ?
Après un bac éco, j’ai suivi un master de gestion à l’Institut des administrations des entreprises (IAE) de Rennes. Puis une année de licence professionnelle en grande distribution pour me frotter au retail. J’ai adoré ça et j’ai continué sur un master avant de partir en voyage en mode sac à dos. J’ai commencé par un tour d’Asie, avant de bosser en Australie six mois pour Jurlique, une entreprise spécialisée dans les cosmétiques de luxe. De retour en France, j’ai travaillé dans le textile à Paris : Zadig et Voltaire, Comptoir des Cotonniers puis Yves Saint Laurent, où j’étais responsable des opérations du “flagship” (magasin amiral, NDLR) du faubourg Saint-Honoré.
Comment avez-vous rencontré votre associé Quentin Ory ?
Par l’intermédiaire d’une amie commune, Charlotte Baulat, fondatrice de River Home, une entreprise de conseils déco en ligne ayant intégré Imagination Machine. Elle a rencontré Quentin au sein de ce start-up studio nantais. Elle m’a présenté son projet et j’ai aussitôt voulu en savoir plus. Le courant est si bien passé entre nous qu’il m’a proposé de rencontrer Émilie Abel, cofondatrice d’Imagination Machine.
Comment s’est passée cette rencontre ?
Très bien, même si je n’avais pas conscience que je passais un entretien. En réalité, je voulais valider le fait que j’avais bien un profil entrepreneurial avant de me jeter dans le grand bain. Ça semble avoir été le cas : Émilie m’a proposé de rencontrer Rob Spiro, son associé, qui a validé le fait que je m’associe avec Quentin.
En quoi vos profils étaient-ils complémentaires ?
Quentin a suivi une école de commerce, avant de spécialiser en e-commerce chez Cdiscount à Bordeaux. Il a ensuite monté un jeu de société dédié à la culture française, qui s’appelle Combat de Coqs et s’est écoulé à 150 000 exemplaires. Nos profils étaient complémentaires car j’avais une solide expérience sur la gestion des équipes, des produits, des opérations et du support, et lui sur le commerce, le marketing digital, la vente et la communication.
« Créer le jouet le mieux fabriqué au monde »
De quels constats sont nés les Mini Mondes ?
L’industrie du jouet produit 75 000 tonnes de déchets par an en France et il n’existe aucune filière de recyclage. Une fois qu’on avait identifié ce sujet à adresser, on s’est fixé pour objectif de créer le jouet le mieux fabriqué au monde.
Comment avez-vous procédé ?
On a appliqué la méthode “test & learn” d’Imagination Machine. Elle consiste à identifier les attentes des utilisateurs avant d’essayer d’y répondre. En effet, le start-up studio cherche systématiquement à déconstruire l’intuition de l’entrepreneur, en lui faisant tester une multitude de concepts et en les confrontant pour ajuster son offre. Cette stratégie permet de proposer un produit qui répond parfaitement à un besoin du marché et des utilisateurs. C’est ce qu’on appelle le “product market fit”.
Nous avons ainsi réalisé de nombreux panels auprès de parents. Pour les dénicher, on a publié des annonces sur Leboncoin, payé des cafés à certains et nous en avons même trouvé grâce à des posts sur LinkedIn. C’était pour nous un moyen de mieux comprendre ce qu’ils souhaitaient comme jouets pour leurs enfants, mais aussi de capter les tendances du marché. Ces premiers panels qualitatifs de 20 ou 30 parents ont été validés dans un deuxième temps par des panels quantitatifs, où l’on récoltait près de 1 000 réponses en 48 heures.

Les locaux des Mini-Mondes se situent au sein de la Cantine Numérique, à Nantes. ©Les Mini Mondes
Qu’avez-vous appris grâce à ces panels ?
Que les parents étaient dans l’attente de jouets mieux fabriqués pour leurs enfants. Ils veulent désormais que leurs jouets fassent sens car aujourd’hui, ils ont besoin d’adhérer à l’objet qu’ils mettent entre les mains de leurs enfants. Ils souhaitent également leur faire prendre conscience du monde qui les at…