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Les startups nantaises naissent grâce aux cellules-souches

Cela bouillonne, dans tous les sens du terme, au pôle de recherche de l’Université et du CHU de Nantes travaillant sur les cellules-souches.

C’est un bouillon de culture propre à faire naître des startups et autres spin-off ou des RHU (Recherches hospitalo-universitaires) tels Chopin et SUccES. Ces dernières mettent au point une technique pour identifier de nouvelles cibles contre l’hyper-cholestérolémie et un pansement innovant régénératif pour des brûlures intermédiaires profondes. Cette solution permet d’éviter la greffe de peau et les problématiques qui y sont liées. Et dans le même temps, toutes ces recherches passionnent, au-delà des spécialistes, un public de plus en plus nombreux. Le Mooc (cours en ligne) élaboré à Nantes sur les cellules-souches pluripotantes fait ainsi un tabac.

Un véritable laboratoire en ligne

« Baptisé ‘‘Cellules et cellules-souches, ouvrez les portes du laboratoire’’, c’est plus qu’un cours, c’est un laboratoire en ligne qui répond à une demande forte de visite du laboratoire, d’élèves, d’étudiants, d’associations de patients. Les recherches sur les cellules-souches suscitent énormément d’espoirs auprès des patients. Ce cours en ligne est un succès, suivi par 20 000 personnes, dont au moins la moitié est issue du grand public et a généré plus de 2,5 millions­ de vues sur YouTube », explique Laurent David, enseignant chercheur à l’Université et au CHU de Nantes, trésorier de la Société française de recherche sur les cellules-souches.

Les projets fondamentaux en lien avec la fécondation in vitro, la connaissance des maladies et des projets appliqués avec des essais cliniques se multiplient. Ils s’appuient sur ces « cellules-souches pluripotentes induites » capables de se multiplier à l’infini et de se transformer en n’importe quel type de cellule constitutive de l’organisme humain.

Vers la régénération du foie

Des startups ou RHU, projets hospitaliers, visant à leur tour à créer des startups se développant autour de la plateforme nantaise. C’est le cas de GoLiver Thérapeutics. Son fondateur travaille depuis dix ans sur « la réparation du foie sans greffe » : « Nous partons de cellules-souches pluripotantes que nous multiplions à l’infini grâce à leur capacité d’autorenouvellement. À un moment nous allons les convertir en hépatocytes qui sont les cellules métaboliques du foie. Nous allons les transformer en médicament pour régénérer le foie et le remplacer complètement à terme. On s’adresse à plusieurs types de maladies graves. Nous sommes à plus de dix ans de recherche. Nous sommes passés à la création de la startup il y a deux ans, en levant deux millions d’euros, avec l’idée de valoriser ces recherches du point de vue clinique, sociétal et économique, en concevant un médicament injectable chez l’homme », explique Tuan Huy Nguyen,
CEO de GoLiver Therapeutics.

Ecosystème nantais

Cette startup a été soutenue par l’écosystème nantais. La SATT Ouest Valorisation est ainsi entrée au capital de l’entreprise en l’accompagnant dans le dépôt de brevets, le programme de maturation, le transfert technologique. Elle a été séduite par le fait que « deux ans après sa création, GoLiver Therapeutics est en phase d’industrialisation de la fabrication de son premier candidat-médicament, une suspension injectable de cellules hépatiques allogéniques et congelées ». « Elle se démarque de ses concurrents par le potentiel de sa technologie de rupture et son procédé de fabrication unique basé sur les cellules-souches pluripotentes qui permettent de fabriquer in vitro tout type de cellules du corps », précise la SATT Ouest Valorisation. « J’ai commencé avec trois personnes il y a deux ans, nous sommes huit. Pour l’instant nous avons réussi à lever un million d’euros par an. À Nantes nous avons un écosystème favorable avec tous les maillons. La difficulté est de passer à la production pour le patient. La question de l’approvisionnement en cellules qui est une entité vivante doit être contrôlée. Nantes est bien placée en termes d’unité de transfert de technologique, de production. Nous sommes pour l’instant au stade artisanal », note Tuan Huy Nguyen.

En visite à Nantes le mardi 23 juillet, la ministre de l’Enseignement et de la Recherche, Frédé­rique Vidal a souligné l’excellence des 19 plateformes nantaises : « Il devient possible de s’emparer d’enjeux qui dépassent les frontières nantaises. La communauté scientifique nantaise s’est donné les moyens d’inventer la santé du futur. La plateforme IPSC (Plateforme de Cellules pluripotentes induites) joue la carte de l’innovation en explorant une voie prometteuse. Parce qu’elles sont capables de se multiplier à l’infini et de se transformer en n’importe quel type de cellule constitutive de l’organisme humain, ces cellules-souches pluripotentes donnent aux scientifiques comme aux patients de nouvelles raisons de croire en l’avenir. Grâce à elles, on peut modéliser des pathologies humaines, tester l’efficacité ou la toxicité de molécules pharmaceutiques innovantes ou envisager de régénérer des tissus ou des organes. Il y a l’espoir de vaincre des maladies. »

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