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Réindustrialisation : quels enjeux pour la Loire-Atlantique ?

À l’occasion de sa 3e soirée “Open” consacrée à une thématique d’actualité, la Jeune chambre économique de Nantes avait invité à s’exprimer le 6 décembre dernier au Campus by CA un panel d’experts et de chefs d’entreprise afin de mieux appréhender les enjeux liés à la réindustrialisation sur notre territoire. Morceaux choisis.

La Manufacture de Clisson, réindustrialisation

Reprise en 2020, la Manufacture de Clisson (ex-établissements Lethu) a réorienté son activité de confection vers le luxe. © La Manufacture de Clisson

À l’échelle nationale, les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’industrie représente aujourd’hui un peu plus de 11 % du PIB français, contre 22 % dans les années 1980. Et notre territoire n’a pas fait exception au décrochage de la puissance industrielle… Expert en histoire industrielle arrivé à Nantes dans les années 1990, Arnaud Biette, lui-même issu d’une famille d’industriels locaux, se souvient de l’état d’esprit d’alors : il était de bon ton de dire que l’industrie, c’était fini. « Il ne fallait garder que ce qui était noble, comme la conception. Une erreur fatale », assène l’expert, avant de dresser la photographie d’aujourd’hui, en dézoomant. Si les Pays de la Loire restent la principale région industrielle de l’ouest de la France, le territoire présente selon lui deux principaux points faibles. D’une part, des centres de décision exogènes, comme pour Airbus. Et d’autre part, des exportations faibles[1] au regard de notre puissance économique. Malgré tout, pour l’expert, il reste des raisons d’espérer, Arnaud Biette soulignant le rôle positif des pôles de compétitivité dans la dynamique industrielle actuelle et la capacité de notre territoire à créer des entreprises.

Rebondissant sur les propos de l’expert, Fabrice Roussel, vice-président de Nantes Métropole délégué à l’économie, se veut quant à lui rassurant : « L’histoire de Nantes est marquée par l’histoire industrielle, ça fait partie de notre ADN. » Dès lors, pour l’élu, l’enjeu est le suivant : il faut continuer de développer l’industrie sur le territoire. Car non seulement elle crée plus d’emplois que les services, mais ces emplois offrent des niveaux de qualification diversifiés (du CAP à bac+7).

Des projets de réindustrialisation dans la métropole

Si, pour l’heure, l’emploi industriel ne représente que 8 % des emplois métropolitains, « nous continuons d’en avoir en plus et l’industrie du futur fait partie des six filières fléchées comme prioritaires », revendique Fabrice Roussel. Cette ambition métropolitaine se concrétise à travers différentes actions. Et l’élu d’évoquer la réindustrialisation en cours de certains sites comme La Forge des Batignolles à la Haluchère (lire l’encadré). « Le foncier est un élément essentiel » de cette politique de réindustrialisation, convien…