« Nous observons une augmentation des reconversions chez des personnes qui exerçaient une profession intellectuelle et qui souhaitent aujourd’hui donner un nouveau sens à leur vie, ne plus travailler pour les autres mais pour eux-mêmes, analyse Gilles Anquetil, chargé de développement économique au sein de la Chambre de métiers et de l’artisanat de Vendée. Ce phénomène constaté depuis plusieurs années s’est accéléré avec le Covid. » Pierre Dalicieux, 37 ans, devenu boulanger, après dix ans de journalisme est le parfait exemple de cette tendance. Installé à La Roche-sur-Yon, il a créé fin 2022 Miches, son fournil artisanal, et livre aux particuliers et aux entreprises son pain fabriqué à partir de farines anciennes et de levain qu’il cultive lui-même. « Comme beaucoup de gens, j’ai fait mon pain pendant le confinement. Et alors que je souhaitais depuis quelque temps me reconvertir, j’ai commencé à me demander si je pouvais faire de cette nouvelle passion mon métier. » Avant de créer son entreprise, ce père de trois enfants a suivi une formation à distance. « Afin de disposer d’une journée par semaine pour étudier, j’ai pu négocier avec mon employeur un 80 %. » Une fois le CAP en poche, avant de quitter son poste au sein de la télévision locale TV Vendée, Pierre Dalicieux a monté un dossier dans le cadre du dispositif Démission-reconversion pour pouvoir bénéficier du chômage, et ainsi investir dans du matériel et la construction de son laboratoire dans le jardin de sa maison.

Pierre Dalicieux, ancien journaliste devenu boulanger © DR
« C’est un peu vertigineux »
Se sentant soutenu par sa famille et ses amis, il reconnaît que « tout n’est pas tout rose. C’est un peu vertigineux de quitter son emploi et de se lancer dans un tel projet. Quand on est indépendant, que l’on travaille pour soi, il y a un sentiment de liberté très agréable mais en même temps…