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Entretien – Priscille Gauthier, groupe Tesson : « L’avenir est dans l’innovation »

À 35 ans, Priscille Gauthier est la nouvelle présidente du groupe Tesson, une société familiale centenaire, basée en Vendée et tournée vers les métiers de la logistique et du numérique. Fidèle représentante de la quatrième génération, elle mise sur l’innovation, le développement de la qualité de vie au travail et la RSE pour pérenniser l’entreprise.

Priscille Gauthier, groupe Tesson

Priscille GAUTHIER, présidente du groupe Tesson © Benjamin Lachenal

Vous avez pris la succession de votre père le 31 janvier 2022. Diriger le groupe Tesson, c’était une évidence ?

Cela s’est fait progressivement. Je travaille au sein du groupe depuis 14 ans. Au tout début, il s’agissait “seulement” d’acquérir une expérience pour créer ma propre entreprise, pas d’y faire carrière. Il y a encore cinq ans, devenir présidente n’était pas du tout dans mes plans. Je ne me voyais pas prendre la place de mon père, Jean-Eudes Tesson. Jusqu’au jour où j’ai compris que diriger l’entreprise, c’était faire à ma manière. J’ai appris à me faire confiance et alors, je me suis sentie légitime.

 

Quel est votre parcours ?

L’entreprise a été fondée par mon arrière-grand-père, Jean Tesson, aux Sables d’Olonne en 1919. La culture entrepreneuriale imprègne donc notre famille depuis toujours.

Pourtant, adolescente, j’avais un autre rêve : celui de devenir pilote d’hélicoptère dans l’armée. Avec, dans l’idée ensuite, d’assurer des missions de sauvetage au sein de la sécurité civile. Mais à la sortie du lycée, j’étais trop jeune pour suivre le cursus d’Elève officier pilote de l’aéronautique navale (Eopan). Je suis partie un an aux Etats-Unis et à mon retour, j’ai réussi à intégrer la filière Eopan.

La sélection des futurs officiers pilotes se fait tout au long des quatre ans que dure la formation. Au bout de six mois, j’ai été éliminée du programme. J’ai réussi à relativiser car j’avais le projet de créer mon entreprise d’hélicoptère en mixant trois activités : le transport de personnes, de marchandises et une école de pilotage. Sur les conseils de mon père, j’ai entamé un BTS d’assistante de gestion en alternance, au sein d’une société d’intelligence économique. Puis j’ai poursuivi avec une licence professionnelle, toujours en alternance, mais cette fois-ci au sein du groupe Tesson. J’avais 21 ans.

 

Comment s’est passée votre arrivée au sein du groupe familial ?

À ce moment-là, mon père cherchait un nouveau directeur administratif et financier (Daf) pour le groupe. Il hésitait entre embaucher un jeune qui allait pouvoir faire carrière chez nous ou un senior plus expérimenté et immédiatement opérationnel. Il avait bien senti que je commençais à m’intéresser à l’entreprise alors son choix s’est porté sur la seconde option. Ce nouveau Daf est devenu mon tuteur. Il m’a formé au métier côté direction, et, en parallèle, j’ai pu découvrir toutes les fonctions support, (juridique, comptable, ressources humaines, contrôle de gestion). Cela m’a donné une vue d’ensemble des activités du groupe.

Il y a un peu plus de huit ans, j’ai été nommée DG d’Innlog, la filiale digitale du groupe. Puis, deux ans plus tard, j’ai commencé une formation au sein du Campus des dirigeants, à Lille. Cette école a vocation à former ses étudiants, tant en termes de compétences que sur le plan du développement personnel, pour les aider à acquérir, au quotidien, la posture du dirigeant. Cela signifie apprendre à élaborer une stratégie, travailler la gouvernance d’entreprise, constituer une équipe ou à déléguer, sans oublier de prendre du temps de soi. J’y ai beaucoup appris sur moi et me suis davantage sentie capable de diriger. Alors je suis allée voir mon père pour lui dire. De son côté, il commençait à réfléchir à passer le relais. À partir de là, nous avons pu préparer la suite ensem…

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