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L’entretien : Cathy Barré, codirigeante de Benaiteau : « L’entrepreneuriat, une aventure d’équipe »

D’abord salariée, Cathy Barré n’avait jamais pensé diriger Benaiteau jusqu’au jour où l’opportunité d’une reprise collégiale s’est présentée. Maillon d’une histoire centenaire tournée vers la rénovation du patrimoine ancien, elle veille avec fierté à la destinée de Benaiteau, basée à Sèvremont en Vendée, avec une certitude : l’avenir est dans les mains des équipes.

Cathy Barré, codirigeante de Benaiteau

Cathy Barré, codirigeante de Benaiteau © Benjamin Lachenal

Benaiteau est une entreprise familiale vendéenne fondée en 1920 et transmise à des salariés il y a près de dix ans. C’était une volonté de la troisième génération ?

D’une certaine façon, sans doute. Après trois générations de Pierre Benaiteau, il n’y avait pas d’enfant pour reprendre cette entreprise de restauration de patrimoine ancien. Pierre Benaiteau, troisième du nom, le savait et très tôt, il avait regardé dans le vivier interne qui aurait le potentiel et l’envie de prendre sa suite. Il voulait prendre son temps et que cette transmission se fasse sur deux à trois ans. Il y avait eu des pistes mais rien de concret. Alors, sentant l’heure de la retraite approcher, il a cherché une solution extérieure, à l’échelle nationale. Il y a eu un contact sérieux qui n’a pas abouti, des cadres dirigeants de Benaiteau lui ayant finalement soumis un projet de reprise. Je me demande si cette proposition ne l’a pas soulagé. Ce qui est une certitude, c’est qu’il avait tout fait pour faciliter sa succession via la mise en place d’un comité de direction quelques années auparavant. Il y avait Michel Paillat, responsable des études et des métrés; David Fisson, responsable achat, qualité, sécurité; Laurent Baudin, responsable travaux; et moi, directrice administrative et financière (Daf). Nous étions ses bras droits. Il nous faisait part de sa vision d’entreprise, nous expliquait ses choix. Souhaitait-il préparer ainsi l’arrivée d’un dirigeant externe et sa collaboration avec nous? Avait-il en tête de nous laisser un jour les rênes de l’entreprise? Il ne nous l’a jamais proposé clairement en tous cas.

Votre parcours professionnel ne vous prédestinait pas à diriger un jour une entreprise. Et puis, il y a eu cette journée particulière début 2012…

Je revenais de mon congé maternité pour mon troisième enfant. Cela faisait trois ans que je travaillais dans l’entreprise et que je m’occupais de la partie comptable, financière et ressources humaines. Je m’étais laissée gagner par la passion du patrimoine. Je n’avais pas d’ambition entrepreneuriale particulière. Je n’y pensais même pas, surtout que j’avais quitté un cabinet d’expertise comptable où il y avait une forte amplitude horaire et de multiples déplacements, pour rejoindre Benaiteau. Mes enfants avaient alors 7 ans, 5 ans et quelques mois, et j’aspirais à un équilibre entre ma vie familiale et professionnelle, tout simplement. Alors, quand Michel, Laurent et David sont venus me voir pour me demander de reprendre Benaiteau avec eux, j’ai été un peu chamboulée. Ils craignaient que l’entreprise ne perde son âme en passant dans les mains d’un dirigeant externe. Leur proposition était à la fois une belle preuve de confiance et en même temps, est-ce que cela correspondait à mon projet de vie? Est-ce que j’en avais envie? Est-ce que j’en serais capable? Jamais je n’avais pris ou imaginé prendre de telles responsabilités. Et comment allions-nous gérer cette direction à quatre têtes? J’avais 34 ans et je me posais beaucoup de questions. Nous en avons parlé pendant quelques temps. Et finalement, j…

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