Le mécénat est-il voué à disparaître ? Car, entre crise économique et instabilité politique, la chasse aux économies s’intensifie. Et le mécénat coûte cher à l’État qui se verrait bien réduire cette « niche fiscale ». Un rapport de mai 2025, conjoint à l’inspection générale des finances publiques et à l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche, chiffre en effet le coût de soutien de l’État aux associations et fondations à 49 milliards d’euros en 2023 dont 3,5 milliards d’euros au titre des réductions d’impôt mécénat. La tentation peut donc être grande de récupérer cette manne financière.
Fort de ce constat, l’ancien gouvernement Bayrou avait d’ailleurs envisagé, pour les dons effectués par les entreprises, de transformer la réduction d’impôt de 60 % en « simple déduction de la charge de mécénat du résultat imposable ». Concrètement, pour un don de 100 euros, le coût réel pour l’entreprise passerait de 40 à 75 euros.
Responsable communication institutionnel et mécénat chez Sodebo, Tiffany Dupuis ne croit pas à un monde sans mécénat. « La solidarité est quand même dans la tête et dans le cœur des gens. En tout cas, chez Sodebo, ce n’est pas du tout à l’ordre du jour », rassure-t-elle. En Vendée, l’ETI est l’un des visages forts de cette philanthropie avec la création de sa propre fondation en 2011.
Rayonnant sur la Vendée, la Loire-Atlantique et le Maine-et-Loire, là où vivent les 3 000 salariés de l’entreprise, cette fondation lutte contre la précarité alimentaire, agit pour la santé de demain, l’accès au travail et la protection de la cellule familiale. « Sodebo a un peu plus de cinquante ans et a toujours fait preuve de solidarité auprès des associations du territoire », rappelle Tiffany Dupuis. « La création de la Fondation s’inscrit dans la continuité des projets soutenus précédemment. Elle nous a permis de mieux structurer nos actions, de leur donner davantage de visibilité et d’inscrire ces engagements dans la durée. » Depuis quatorze ans, Sodebo a soutenu plus de 1 000 projets à hauteur de 3,7 millions d’euros.
De son côté, Philippe Marchand, avocat fiscaliste associé au sein du cabinet Fidal, rappelle que « les associations se sont créées pour compenser l’insuffisance de l’initiative privée, c’est-à-dire dans des sujets que l’initiative privée ne voulait pas prendre en charge, comme le sanitaire ou le médico-social. » Ou encore le secteur culturel.

Philippe Marchand, avocat fiscaliste associé au sein du cabinet Fidal. BENJAMIN LACHENAL – IJ
À Saint-Malô-du-Bois, Thomas Maindron, directeur de Poupet, partage cet avis. « Je n’imagine pas non plus un monde sans mécénat ». Présent dès la première édition en 1987, celui-ci a largement contribué à transformer le festival vendéen en un rendez-vous culturel majeur de la région. « Au tournant des années 2000, le festival a commencé à se…