Il est arrivé ce jeudi soir avec l’accent chantant du Sud et l’énergie d’un homme convaincu de parler d’un sujet littéralement vital. « On soigne la santé financière des entreprises, mais rarement celle de ceux qui les font vivre ! », lance-t-il d’entrée. Devant une centaine de dirigeants réunis à l’hôtel de Région à l’invitation du groupe Colbert, le professeur Olivier Torrès, enseignant à l’université de Montpellier, capte son auditoire en quelques phrases. Il parle de stress, d’angoisse, de fatigue… mais aussi de fierté, de passion, de sens. De tout ce qui fait vibrer, et parfois vaciller, le dirigeant.
Pendant des années, on a scruté les bilans comptables, jamais les bilans de santé. Les salariés ont leurs dispositifs, les cadres leurs ressources humaines… mais qui prend soin du patron ? « Votre santé, c’est le premier capital immatériel de votre entreprise ! », assène-t-il avec un sourire. Dans une PME, quand le dirigeant flanche, personne ne prend le relais. C’est ce qu’il appelle l’effet de grossissement : la moindre secousse devient un séisme quand on pilote seul. Ce constat, il l’a forgé au fil de quinze ans d’observations menées au sein de l’Observatoire Amarok, qu’il a fondé pour ausculter la santé des dirigeants. Et le paradoxe est là : entreprendre épuise parfois, mais entreprendre peut aussi soigner. À condition d’apprendre à durer.
Le bon stress n’existe pas…
Chez les patrons, les virus ne se transmettent pas par contact, mais par responsabilités accumulées. Le premier, c’est ce stress qui s’invite chaque matin avant même le café. Olivier Torrès en rit : « Le bon stress …