Couverture du journal du 03/11/2025 Le nouveau magazine

Le Maroc, un nouveau terrain de chasse

À moins de trois heures de vol de Nantes, le Maroc est devenu un territoire de conquête des entreprises de la région, notamment de celles implantées dans le Maine-et-Loire.

Matthieu Billiard, président de la CCI 49, Christophe Lecourtier, ambassadeur de France au Maroc et Jean-François Reynouard, président de la CCI Pays de la Loire.

Matthieu Billiard, président de la CCI 49, Christophe Lecourtier, ambassadeur de France au Maroc et Jean-François Reynouard, président de la CCI Pays de la Loire. CCI 49

Alors que les tensions commerciales perdurent et redéfinissent les équilibres économiques, certaines entreprises tricolores cherchent des opportunités à l’export. Parmi les destinations de plus en plus prisées : le Maroc. Aujourd’hui, plus de 1 000 entreprises françaises y sont implantées, ce qui représente 142 000 emplois et 9 milliards d’euros d’activité. La quasi-totalité des grands groupes (CMA-CGM, Veolia, Total, Engie, Thalès, Renault, etc.) y sont présents. Au total, les échanges commerciaux (15 milliards d’euros en 2024) entre les deux pays ont atteint un nouveau record.

Un territoire convoité par des entreprises des Pays de la Loire. « 592 exportent vers le Maroc, dont 158 depuis le Maine-et-Loire », indique Matthieu Billiard, président de la CCI 49. Ce dernier cite notamment le groupe électronique angevin Eolane (passé sous pavillon suisse) doté de deux usines marocaines, Kolmi-Hopen à Saint-Barthélemy-d’Anjou spécialisé dans les protections et matériel d’hygiène jetables, le spécialiste du matériel et des procédés de vinification Bucher Vaslin à Chalonnes-sur-Loire, Hendrix Genetics (Mauges-sur-Loire), expert dans la sélection animale multi-espèces ou encore Igreca (Seiches-sur-le-Loir), spécialiste des ovoproduits. « L’économie marocaine fait preuve de résilience avec un taux de croissance annuel supérieur à 4 %. Les deux pays ont une histoire commune et le Français est la langue prépondérante dans le business. C’est un atout de taille pour nos entreprises », poursuit Matthieu Billiard. Conséquence : les exportations depuis le Maine-et-Loire vers le Maroc ont progressé de 9 % sur un an, passant de 86 millions d’euros en 2022 à 118 millions d’euros cette année.

Des marchés portés par la Coupe du monde de football

Et certaines entreprises régionales l’ont bien compris. Plusieurs d’entre elles, de la petite structure à la PME en passant par l’ETI, s’envoleront du 2 au 5 décembre prochain vers le Maroc. À l’heure où nous écrivons ces lignes, sept font partie du voyage mais leurs noms restent confidentiels. « Toutes ont pour projet d’aller chercher des opportunités », poursuit Matthieu Billiard.

Il s’agira de la deuxième visite de l’année, après celle organisée en mai dernier. À cette époque, le président de la CCI 49 a fait partie du convoi régional. Et, sur place, un constat s’est imposé : « les acteurs économiques marocains comme français affichent la même volonté d’en finir avec la brouille politico-diplomatique et de renforcer les liens ». Cette prochaine mission sera notamment l’occasion de montrer que le Maroc peut aussi être vu comme « une porte d’entrée » pour atteindre les marchés africains. C’est la raison pour laquelle la délégation jouera les prolongations du 5 au 7 décembre au Sénégal.

Alors que l’économie marocaine reposait auparavant majoritairement sur le tourisme et l’agriculture, « le pays se tourne désormais vers le monde industriel », poursuit le président du Maine-et-Loire. « Et plusieurs marchés présentent de belles opportunités en vue de la Coupe du monde 2030 dont le bâtiment (infrastructures, stades, routes) ». Les énergies bleues renouvelables (hydrogène, photovoltaïque, eau) seraient également des marchés porteurs, tout comme l’automobile, l’aéronautique ou encore l’informatique.

 

Publié par