Couverture du journal du 01/10/2025 Le nouveau magazine

Bonnes pratiques : pourquoi j’ai signé sans lire ?

Dans un monde où le temps semble toujours manquer, dans l’univers des affaires où tout va très vite, la rapidité est souvent perçue comme un atout. Il est donc tentant de signer un document, sans en lire les détails, sans tenter d’en comprendre les termes, surtout, lorsque ce contrat est conclu avec des « partenaires de confiance ». Pourtant, cette habitude peut avoir des conséquences graves. Alors, pourquoi prendre ce risque ?

Rokia Bouhafs (à gauche) et Alysson Boussumier, avocates associées au cabinet L'Egale. BENJAMIN LACHENAL

Le montant des honoraires : un mauvais calcul

Consulter un avocat a un coût, c’est indéniable. Certains préfèrent donc éviter cette dépense, pensant faire des économies. Mais combien coûte un litige mal anticipé ? Une clause d’indemnité mal rédigée ou une obligation implicite non identifiée peuvent générer des pertes bien supérieures aux honoraires d’un avocat consulté en amont.

Prenons l’exemple d’un cadre intéressé au capital de son entreprise. Il peut ne pas avoir le réflexe de consulter un avocat, faisant confiance à son employeur et supposant que la société a déjà mandaté un conseil. Or, il s’agit du conseil de l’entreprise et non du salarié. L’avocat a certainement inséré une clause de « bad leaver » dans le pacte d’associés. Cette clause peut créer une obligation à l’égard du salarié de céder ses titres à leur prix d’acquisition dans certains cas de départ. Si les actions ont été attribuées gratuitement au salarié, la revente se fera donc à 0 €. En conséquence, le manque à gagner peut s’avérer bien plus important que le coût d’un avocat.

L’urgence : un piège qui peut coûter cher

Le manque de temps est une excuse fréquente pour ne pas consulter un…