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Entretien avec Michel Chauvet et Cyrille Rose, dirigeants de Soloc : « On est leaders en France »

Spécialiste du fraisage routier, Soloc est à un de ces moments charnières dans la vie d’une entreprise : celui de la succession à sa présidence. Le passage de relai entre Michel Chauvet, qui s’apprête à faire valoir ses droits à la retraite après avoir donné à l’ETI une stature de leader national et Cyrille Rose, riche de vingt ans de carrière chez Soloc, rend toutefois cette étape cruciale plutôt naturelle. Entretien à deux voix.

Cyrille Rose et Michel Chauvet SoLoc

Cyrille Rose et Michel Chauvet © Benjamin Lachenal

Michel Chauvet, vous vous apprêtez à passer le relai après plus de vingt ans passés à la tête de Soloc. Quel bilan faites-vous ?

Michel Chauvet : Je suis arrivé chez Soloc en 1996 comme secrétaire général, puis directeur général et j’en étais le président depuis 2002. Je ne connaissais alors pas du tout ce secteur de la location de matériel avec opérateurs. La société a été créée en 1984 et vendue à des actionnaires financiers en 1995. Il y a eu deux LBO successifs, de 1995 à 2000 et de 2000 à 2005. Quand je suis arrivé, il y avait alors 7 agences, 112 personnes, on avait 67 machines et on faisait 13 M€ de chiffre d’affaires. Aujourd’hui, Soloc, c’est 20 agences, une implantation en Espagne et en Roumanie, 500 personnes dont 55 femmes, plus de 320 machines et 85 M€ de chiffre d’affaires. On est leaders en France.

 

Quelle a été votre mission ?

MC : Lorsque Soloc a été vendue en 1995 à des financiers, on était quatre au siège. J’ai donc été embauché pour mettre en place une structure de gestion. Ça s’est très bien passé avec les premiers actionnaires, moins avec les seconds… Il y avait des remontées de dividendes importantes à réaliser. Une année, ça n’a pas été possible, sauf qu’ils n’avaient pas vocation à remettre de l’argent dans la société. Ils ont donc préféré vendre à ce moment-là. D’où l’arrivée d’actionnaires industriels en 2005. Principalement quatre frères de la famille Rose. Cyrille est le fils de l’un d’eux.

Soloc Michel Chauvet Cyrille Rose

© D.R.

 

Pourquoi choisir alors des actionnaires industriels ?

MC : Pour la pérennité de l’entreprise. En dix ans, on a pu constater qu’avoir des actionnaires financiers n’était pas adapté à une société comme la nôtre. On a, en effet, des besoins capitalistiques importants : tous les ans, il faut réinvestir dans des machines, qui coûtent en moyenne entre 350 et 400 k€. Ça veut dire que, tous les ans, une grande partie du résultat doit être réinvesti.

 

Michel Chauvet et Cyrille Rose © Benjamin Lachenal

Qu’est-ce que ça a changé pour la société ?

MC : En changeant d’actionnaires, on a pu faire des investissements et réaliser de la croissance. Ça nous a permis de nous développer en Espagne et en Roumanie.

 

Cyrille Rose, vous reprenez le flambeau de Michel Chauvet fin janvier. Comment le choix s’est-il fait ?

Cyrille Rose : J’ai démarré le métier de raboteur en 1997 à la suite de mes études. Je n’étais pas destiné à faire cette activité, disons que mon père m’a récupéré au vol ! J’ai commencé comme opérateur dans son entreprise, qui a ensuite été vendue à Soloc en 1999. À ce moment-là, j’ai été…