Couverture du journal du 01/10/2025 Le nouveau magazine

Relance du nucléaire : la filière industrielle dans les starting-blocks

Réseau business industriel créé il y a près de 25 ans par des chefs d’entreprise en recherche de nouveaux marchés, Neopolia regroupe aujourd’hui 240 membres, TPE, PME et ETI essentiellement basées dans les Pays de la Loire. Mikaël Buhé, vice-président Énergies¹ du réseau, met en avant les opportunités et enjeux du nucléaire pour les entreprises sur un secteur en pleine relance.

Mikaël Buhé, nucléaire

Mikaël Buhé © Neopolia

Quel est le rôle de Neopolia ?

On peut dire que c’est une fusée à quatre étages. Le premier étage, assez classique, est de permettre aux entreprises membres de l’association de savoir qui est dans son environnement. L’étage 2, lui aussi assez classique, c’est celui où l’on se connaît suffisamment pour faire des affaires ensemble. La véritable différenciation commence avec l’étage 3 : on organise des événements pour apporter aux entreprises locales une visibilité sur les marchés. On est dans ce niveau-là lorsque l’on organise un “Focus on business”² sur les SMR : là où aucune des PME du réseau, seule, n’est capable de faire venir les grands donneurs d’ordre, Neopolia arrive à mobiliser. Enfin, l’étage 4, c’est la capacité de prendre en charge des projets au nom de Neopolia SAS, qui porte la responsabilité technique, financière et commerciale du projet et coordonne l’ensemble des lots attribués à des entreprises membres de Neopolia.

Parmi les sept marchés³ sur lesquels intervient Neopolia, que représente le nucléaire ?

Le nucléaire est un marché clé pour Neopolia, intégré dans la stratégie nationale de transition énergétique décarbonée à horizon 2050.

La région compte près de 600 entreprises actives sur ce marché, représentant plus de 10 000 emplois. Parmi ces entreprises, certaines réalisent jusqu’à 30 % de leur chiffre d’affaires sur ce marché.

La difficulté dans ce secteur, c’est la maîtrise des normes. Mais on a des PME qui sont habituées à ces environnements très réglementés. Les plus grands objets – paquebots, éoliennes, avions – sont fabriqués sur le territoire et par ailleurs, il y a un vrai savoir-faire local sur la fabrication d’objets complexes qui répondent aux exigences du nucléaire, avec aussi une structure industrielle qui leur permettent de se caler sur le calendrier du nucléaire. Un calendrier qui peut être à la fois très long dans la phase de discussion, mais qui demande aussi une très grande réactivité une fois la décision prise.

Et c’est aussi possible parce qu’on a les infrastructures, cet hinterland du bassin de la Loire avec des connexions entre les industriels qui produisent, les entreprises qui assemblent et grâce également à une capacité logistique permettant d’expédier les gros objets produits sur le territoire.

Quid des compétences sur notre territoire ?

Dans les années 1980, on mettait en service un réacteur nucléaire tous les deux mois. Le dernier l’a été en 1993, puis il y a eu une interruption. Et l…