Après sept ans en tant que chef de produit chez Maisons du monde à Vertou, vous avez choisi de basculer dans l’univers des start-up. Pourquoi ?
Je ne me retrouvais plus dans le poste et les missions que l’on me confiait au quotidien et j’ai vu un poste de responsable de marque pour développer Follow me, une start-up du groupe Eram (Saint-Pierre-Montlimart, Maine-et-Loire). Comme j’avais effectué mon alternance et mes jobs d’été chez eux et que tout s’était parfaitement passé, j’ai accepté. Cela m’a permis de me focaliser pendant deux ans sur comment faire du business. La start-up, qui développait un concept de vente en ligne de prêt-à-porter pour les magasins de centre-ville, a progressé de 70 % la première année et 30 % la seconde. En revanche, le business model n’était pas bien monté. J’ai alors dit à la direction que même si on affichait une grosse croissance, il valait mieux arrêter là. Néanmoins, je me suis éclatée pendant deux ans à monter les équipes, fédérer autour du projet et me pencher sur toute la stratégie de développement de la start-up. J’ai adoré ce côté électron libre et devoir me débrouiller seule de A à Z pour dresser des bilans et en tirer les conclusions nécessaires.
C’est à ce moment-là que vous avez eu le déclic pour entreprendre ?
Oui, effectivement. Comme j’adore les chiffres, la stratégie et le business de manière large, je ne me voyais plus continuer dans une boîte où je savais qu’en me levant chaque matin, on allait terminer dans le mur. Il était donc temps de monter ma propre boîte. J’avais désormais toutes les cartes en main en termes d’expérience et de connaissances pour me lancer dans la décoration responsable. Cela me tenait à cœur de faire bouger les lignes pour que chacun puisse se sentir bien chez soi tout en prenant soin de la planète… Je voulais vraiment créer une rupture et devenir en quelque sorte le Yuka1 de la déco.
À la base pourtant, je ne me suis jamais dit que j’allais entreprendre. Mais je me suis rapidement rendue compte à travers mes expériences professionnelles que j’étais toujours celle qui acceptait tous les projets à côté de ses propres missions. J’ai tendance à m’ennuyer rapidement sur des missions régulières. À l’inverse, dès qu’il y avait des missions annexes sur des sujets transversaux comme travailler sur la traçabilité ou réaliser des audits sociaux, je m’éclatais car il fallait tout réaliser en autonomie totale. Au fil des années, j’ai pris conscience de cette appétence pour l’entrepreneuriat et j’ai réalisé que, sans projet annexe, je ne pourrai jamais exercer le même métier longtemps.
Finalement, quand j’ai prévenu Eram que j’arrêtais de travailler pour Follow me, j’ai également évoqué ma volonté d’entreprendre. Le groupe m’a demandé d’en savoir plus sur mon projet… qui était tout sauf défini. Potentiellement intéressée pour investir, la direction m’a alors donné dix jours pour préparer une présentation, avec un budget prévisionnel, le marché visé, la vision de l’entreprise…
Comment avez-vous procédé avec un timing si serré ?
Comme je n’avais clairement jamais fait un pitch deck2 de ma vie, je ne savais pas du tout par quel bout commencer. J’ai donc enchaîné les rendez-vous en visio avec des investisseurs importants comme Jean de La Rochebrochard, associé de Kima Ventures, le fonds d’investissement de Xavier Niel, le patron de Free. Cela m’a permis de comprendre comment j’allais construire ma présentation et quelles informations attendaient les investisseurs. J’ai également écouté de nombreux podcasts sur le sujet et j’ai contacté plusieurs spécialistes du pitch pour qu’ils m’a…