L’ère du cyclotouriste considéré comme un voyageur marginal est bel et bien révolue ! En rassemblant une soixantaine de professionnels à Saint-Julien-de-Concelles le 7 novembre dernier, les instants T #vélo ont démontré leur volonté de faire du vélo un moteur du tourisme durable en Loire-Atlantique. La dynamique est forte : de La Vélodyssée à La Loire à Vélo, en passant par La Régalante ou La Vélidéale, les grands itinéraires deviennent des axes porteurs, incitant les acteurs du tourisme à calibrer leur offre sur l’excellence.
Car ce que recherche le voyageur à vélo est un service fiable, pratique et soigné. C’est précisément le rôle du label Accueil Vélo, déployé dans le département depuis 2013 par Loire-Atlantique Développement. « Ce label m’a permis de structurer ce que j’avais déjà initié : prévoir des consignes, imaginer de nouvelles haltes, mieux répondre aux besoins des itinérants », illustre Julie Chabiron, propriétaire des gîtes Sur la rive de Pont Miny à Fégréac. Un constat partagé par Evelyne Le Clanche, du Nid du Massereau à Bouguenais : « Les cyclotouristes aiment voyager doucement et sans stress. Grâce au label, j’ai gagné en visibilité et j’ai pu créer un local équipé pour les VAE et accueillir quelques bivouacs. »
Des cyclotouristes sur la Vélodyssée, itinéraire qui relie Nantes à Brest. J.JEHANIN
218 labellisés Accueil Vélo en Loire-Atlantique
Créé en 2011 en Centre-Val de Loire, le label garantit aux cyclotouristes un accueil adapté (consignes, réparation, informations pratiques, etc.), tout en offrant aux prestataires labellisés une visibilité nationale sur le site France Vélo Tourisme. Hébergements, restaurants, sites touristiques, loueurs de vélos… Le département compte désormais 218 prestations labellisées, dont 42 nouvelles en 2025. Une montée en puissance bienvenue pour soutenir une clientèle dont le panier moyen irrigue directement les commerces de proximité. Au-delà de la simple signalétique, « Accueil Vélo est un gage de qualité et de coopération : on pédale ensemble pour proposer une expérience complète aux voyageurs à vélo », résume Antoine Renault, gérant de Bike’N Tour à Nantes.
Appréciés pour leur état d’esprit et leur contribution à l’économie d’étape, les cyclotouristes constituent une clientèle particulièrement vertueuse. Leur itinérance lente favorise les arrêts dans les bourgs, cafés, petits hébergements, et contribue à la vitalité des communes situées en dehors des flux touristiques classiques. De petites améliorations comme des emplacements de stationnement vélo, des bornes de recharge, gonflage ou réparation, des consignes à bagages sécurisées permettent de prolonger la saison et d’attirer une clientèle fidèle.
Nouveauté majeure de 2025 : certains offices de tourisme peuvent désormais labelliser directement les prestataires, après une formation assurée par Loire-Atlantique Développement. Châteaubriant, le Vignoble nantais et Pornichet sont déjà en selle, tandis que Pornic, Saint-Nazaire et Saint-Brévin s’y mettront prochainement. Un maillage plus serré pour répondre à l’essor du vélo sur les nouveaux itinéraires et fluidifier l’accès au label. « L’engouement autour des instants T #vélo montre que les professionnels veulent pédaler dans la même direction : celle d’un tourisme plus doux, plus humain, qui irrigue les territoires », souligne Élise Bouyer, chargée de mission à Loire-Atlantique Développement.
De Nantes à la mer à vélo
Dernier tronçon à illustrer cette tendance qui a le vent dans le dos : la liaison « De Nantes à la mer à vélo ». Reliant la métropole à Bouin (face à Noirmoutier), cette nouvelle liaison devient un itinéraire structurant pour les prestataires du Pays de Retz et du secteur du lac de Grand-Lieu. Intégré au réseau France Vélo Tourisme, il vient compléter un maillage déjà riche, consolidant la Loire-Atlantique comme une étape clé du cyclotourisme français.
À tel point qu’on ne parle plus seulement d’itinéraires à vélo, mais de chaîne de valeur : chaque hébergeur, restaurateur ou loueur constitue un maillon d’un tourisme plus vert, solidaire et fluide. Et sur cette route-là, la Loire-Atlantique semble bien partie pour rester durablement dans le peloton de tête des territoires pionniers du cyclotourisme.
