Couverture du journal du 01/09/2025 Le nouveau magazine

Jeunes dirigeants. Entre audace et innovation : CV d’une jeunesse qui réinvente l’entreprise

Ils ont moins de trente ans et prennent les rênes d’entreprises, défiant les idées reçues sur leur génération. Motivés par la quête de sens, l'innovation et des valeurs fortes, ces jeunes dirigeants réinventent les modèles économiques et managériaux. Entre audace et résilience, ils bousculent les codes traditionnels pour façonner un avenir à leur image, malgré les défis imposés par leur jeunesse et un contexte économique incertain.

Les trois jeunes dirigeants ont livré leur éclairage sur les rapports qu'entretient la jeunesse avec le travail, lors du festival Think Forward à Nantes. SARA BERNÈDE - IJ

« Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. C’était mieux avant… » Si la chanson de Bigflo & Oli fait plus largement écho au temps qui passe, les paroles méritent que l’on s’y attarde. Elles mettent en lumière un clivage générationnel continu qui ne date pas d’hier. Flemmarde, désenchantée, peu fidèle ? Dans le monde de l’entreprise, la jeunesse inquiète à en juger par les études qui fleurissent sur le sujet.


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Gaël Sliman, président de l’entreprise de sondage Odoxa relève, lors de l’événement Think Foward qui avait lieu mardi 12 novembre à Nantes, que les plus sévères sur ces générations Y et Z seraient ceux qui managent¹. Pourtant, il en faut de l’acharnement pour monter un projet à la sortie des études. Car c’est aussi ce que montrent les sondages : une nouvelle vague d’entrepreneurs de moins de trente ans débarque. Elle a pour conséquence un rajeunissement de la chaîne entrepreneuriale. Selon « la grande enquête de l’Ifop 2023, Indice entrepreneurial français », qui porte sur 5 011 adultes, les moins de trente ans représentent 58 % de celle-ci. Ceux qui rêvent de plus de flexibilité et d’empowerment (forme d’émancipation en vue de gagner du pouvoir décisionnel) quittent le classique et prisé CDI pour s’offrir ce que l’entreprise ne leur a pas donné. Liberté, indépendance, autonomie sont le fer de lance de ces adultes.

Un modèle économique à repenser

« On a encore un paquet d’années à vivre et je veux avoir un impact sur mon environnement », résume Kévin Gougeon, cofondateur en 2017 de la marque nantaise de baskets N’go Shoes. Alors qu’il est âgé de vingt-cinq ans au début du projet, cette quête de sens sera la plus forte. Il dira adieu à la vie plus facile que lui promettait son poste de comptable. Habitués des scandales environnementaux et de l’exploitation humaine souvent associée, les jeunes entrepreneurs cherchent à faire mieux que leurs aînés en travaillant sur la traçabilité RSE du produit, de la logistique et du management. Quitte à avouer leurs faiblesses en jouant la transparence. « On sait que le milieu de la tech a un impact négatif sur l’environnement, alors pour nous ça va de soi que l’on se tourne vers des plateformes qui travaillent à l’énergie verte », explique Enzo Rosnarho, vingt-six ans, entre autres CEO des agences digitales WeBurst.

Kévin Gougeon, cofondateur de la marque nantaise de baskets N’go Shoes. N’GO SHOES

La RSE, il la dépeint aussi comme un véritable processus de management : « Cela doit aller beaucoup plus loin (qu’un message, NDLR) : chacun doit avoir son propre projet individuel au sein de l’entreprise afin d’être engagé. Je ne veux pas d