« Je ne suis pas un technicien du droit. Je me considère comme un philosophe du droit », affirme Jean Gasté. À cinquante-cinq ans, le notaire nantais prend la présidence du 121e congrès des notaires de France, consacré cette année au droit de la famille. Sa conviction est claire : le droit ne doit pas être un empilement de normes, mais une boussole. « Si le droit est compliqué, ce n’est pas du bon droit. Le bon droit se comprend. Quand il est cohérent, il devient même beau, car il contribue à une société apaisée. »
Cette exigence de cohérence s’applique d’abord à la famille, première cellule sociale. Or, rappelle-t-il, le Code civil ne définit pas la famille. « Il n’y a rien dans le Code civil. Pas de définition. Et c’est pour cela que j’ai voulu parler de “tribus familiales”, pour montrer qu’il y a mille façons de vivre sa famille aujourd’hui. » Mariages, unions libres, familles recomposées ou monoparentales… La diversité est telle que la loi ne peut pas tout embrasser. « La question est de savoir si l’on peut adapter le Code civil à toutes les situations. La loi est là aussi pour donner de grandes orientations. »