Comment se portent les entreprises que vous suivez ?
Notre marché est celui des entreprises dont le chiffre d’affaires est de 10 millions d’euros et plus, le seuil était auparavant de 8 millions d’euros. Nous ne sommes donc pas du tout sur le marché TPE et artisan, qui est un marché déjà impacté. Nous ressentons, depuis quelques semaines, voire quelques mois, les premières tensions sur la trésorerie des entreprises, avec notamment des secteurs très touchés, comme le bâtiment, les sous-traitants automobiles et tout ce qui est distribution et retail. Nous constatons des allongements assez significatifs des délais de paiement qui créent des tensions dans beaucoup d’entreprises. Il ne faut pas que la machine s’enraye, puisque ce sont quand même les liquidités qui sont l’essence même des entreprises. Elles ont besoin de trésorerie pour fonctionner. Nous notons également une première augmentation des procédures d’alerte. On l’avait déjà ressenti en 2024, mais les premiers mois de 2025 confirment cette tendance.
Est-ce que cet environnement économique incertain a un impact sur vos missions ?
Cela ne modifie pas notre approche de contrôle des comptes. Mais cela nous rend plus vigilants sur notre droit d’alerte et notamment sur notre mission qui est de s’assurer de la continuité d’exploitation, que la société soit pérenne pour au moins les douze prochains mois. J’ai d’ailleurs été convoqué à une réunion avec le préfet qui veut regrouper tous les acteurs économiques sur la question du droit d’alert…