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Guillaume Ronco : « Ce ne sont pas les contrôles qui ont été défaillants dans l’affaire Kerviel »

Le président de la CRCC Ouest Atlantique explique pourquoi il a fait intervenir l'ancien trader Jérôme Kerviel lors de son Université d'été tout en dévoilant sa lecture de l'affaire.

Guillaume Ronco, président de la CRCC Ouest Atlantique.

Guillaume Ronco, président de la CRCC Ouest Atlantique. NLP - IJ

Qu’est-ce qui vous a motivé à faire appel à Jérôme Kerviel pour l’Université d’été de la CRCC Ouest Atlantique ?

D’abord le thème de nos assises, qui était : « Avis de tempête sur l’économie, les CAC gardent le cap ». Nous avons tenu à trouver des intervenants en lien avec ce thème. Jérôme Kerviel cochait toutes les cases : il a subi une tempête personnelle, c’est une personne à forte notoriété qui a évolué dans les milieux financiers, et son affaire concerne les contrôles internes et, indirectement aussi, les commissaires aux comptes.

Quel éclairage le témoignage de l’ancien trader a-t-il apporté aux 200 commissaires aux comptes présents ?

Ce ne sont pas les contrôles qui ont été défaillants dans l’affaire Kerviel, car de nombreuses alertes avaient été lancées par les commissaires aux comptes, mais plutôt le management. Ce ne sont donc pas uniquement les contrôles des commissaires aux comptes qui font leur qualité, mais surtout la prise de recul nécessaire et la vision globale d’une situation.

Votre regard a-t-il changé après ce témoignage ?

Non, il a plutôt confirmé que c’est avant tout une affaire de système et un engrenage. Certes, Jérôme Kerviel est responsable d’une perte financière pour la Société générale, mais il n’y a pas eu de fraude, de détournement ou d’enrichissement personnel.

Comment les contrôles des comptes des banques ont-ils évolué depuis l’affaire ?

Dans la spécialisation des commissaires aux comptes sur le secteur bancaire et des assurances. Auparavant, il pouvait y avoir des auditeurs qui contrôlaient à la fois des sociétés commerciales et le secteur bancaire. Aujourd’hui, ce ne sont quasiment plus que des auditeurs spécialisés qui s’en chargent.


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