Vous nous recevez dans votre nouvel écrin, l’immeuble Novawest, que vous avez investi en juillet 2022…
Emmanuel Ledoux : Nous sommes localisés depuis 2007 sur la Zac Armor à Saint-Herblain, mais c’est notre quatrième bâtiment. Nous avons toujours fait le choix d’être monosite. Pourquoi Novawest ? Tout simplement parce que l’on manquait de place et que dans nos projections, il faut toujours avoir des ressources. L’objectif étant de faire de ce bâtiment un outil collaboratif pour les équipes de RCA, mais aussi ses clients et ses partenaires.
Jérôme Clarysse : il y a deux points de vue en fait. Il y a d’une part le confort de vie au travail, partie assez classique finalement. D’autre part, on a une spécificité : on travaille en BtoBtoB. Ce billard à trois bandes est quelque chose d’assez complexe : on a parfois des collaborateurs plus sensibles à l’utilisateur final, en l’occurrence le chef d’entreprise, dans ses besoins de simplicité, de mobilité en matière de gestion. Or, pour que l’expert-comptable adopte l’outil et qu’il ait envie de le diffuser auprès du client final, il faut qu’il y trouve aussi un intérêt personnel. Et cet intérêt n’est pas le même : l’expert-comptable va rechercher des gains de productivité, la sécurité, l’aspect normatif. On a donc cette difficulté de « faire aimer » l’expert-comptable à nos collaborateurs, quand cette profession souffre d’un déficit d’image. Sauf que nous, pour le coup, on travaille avec des experts-comptables totalement avant-gardistes ! Le Meg Experience Center répond à cette volonté de mettre en relation les experts-comptables avec nos collaborateurs pour qu’ils puissent co-construire les produits de demain et qu’ils aient plaisir à travailler ensemble. Et ça fonctionne !
Quant à nos partenaires, ils sont liés à notre dynamique de développement. Et il est important que nos collaborateurs connaissent ces partenaires avec lesquels on va co-construire notre avenir. Et finalement, quand je parle de billard à trois bandes, si on associe nos partenaires, on est presque dans du quatre bandes !
EL : On est éditeurs de logiciels, mais pas que. Depuis 30 ans, on est impliqués dans la profession, et cela se traduit autant par des outils que par des méthodes. Et là-dessus, on se démarque des éditeurs purs qui ne font que du fonctionnel. Aujourd’hui, on embarque aussi le « comment » : comment j’applique le logiciel, comment je le déploie, comment je le fais évoluer… C’est pour ça que le Meg Experience Center est important, pour nous confronter à l’usage.
Peut-on revenir sur la naissance de RCA ? Comment vous êtes-vous rencontrés ?
JC : J’étais destiné à travailler dans le tourisme. En 1992, je me retrouve sur le marché du travail et l’un de mes anciens profs d’école de commerce à Paris, expert-comptable nazairien, me propose un job de directeur commercial pour vendre un logiciel. Je saute sur l’occasion et j’arrive à Nantes. Il faut savoir que l’expertise comptable ne m’attirait pas du tout, on ne peut pas parler d’un coup de cœur ! Quand j’arrive, je découvre qu’il n’y a en fait pas de commerciaux et je vois un jeune gars comme moi, en train de coder : c’était Emmanuel, arrivé trois semaines avant. Depuis, on ne s’est plus quittés !
EL : J’ai fait des études d’informatique et j’ai trouvé un stage chez cet expert-comptable. Je suis parti à l’armée et à mon retour il m’a proposé un poste dans le développement qui était ce qui m’attirait. Je suis rentré dans cette profession et ne l’ai plus quittée. On peut dire qu’on a fait notre stage de dix ans ensemble dans le métier, moi sur la partie technique et Jérôme sur la partie commerciale. On a tout de suite formé un bon binôme, très complémentaire.
JC : Et puis en 1999, l’expert-comptable qui nous avait embauchés reçoit une proposition de rachat. Il vend à Sage. Je donne ma démission car je ne voulais pas travailler chez un gros éditeur. Étant un indépendant dans l’âme, je crée ma boîte. Au début, je fais du conseil pour les experts-comptables et très vite le virus du logiciel me reprend. Je retourne voir Emmanuel qui était resté chez Sage et lui expose mon idée : celle d’un bilan Powerpoint imagé parce que je trouvais incroyable qu’on présen…