Des yeux qui pétillent. Un large et franc sourire. De nombreux éclats de rire. Faire la connaissance de Catherine Deborde, c’est forcément remarquer un enthousiasme et un entrain qui éclaboussent joyeusement ceux qui l’entourent. Des signes qui ne trompent pas, dessinant une femme alignée. À sa place.
Nantaise de naissance, Catherine a passé vingt-cinq ans de sa vie à Nancy, avant de revenir sur notre territoire à l’âge adulte. Aînée d’une fratrie de trois enfants, elle raconte une enfance heureuse, bouleversée néanmoins à l’âge de onze ans par le décès de son père. Sa mère, agrégée de Lettres, ambitionnait d’être conservateur de musée. La mort de son mari change la donne. Bénéficiant de la politique de soutien du conjoint mise en place par EDF où son mari exerçait comme conseil juridique, l’enseignante décide de passer une maîtrise de droit public, « tout en donnant ses cours de français, latin, grec et avec trois petits », remarque, admirative, celle qui est elle-même mère de trois enfants. « Je me souviens de lui avoir fait réciter ses cours la nuit. Elle a systématiquement obtenu ses années brillamment », énonce-t-elle avec fierté, soulignant par la suite un parcours professionnel remarquable.
Liberté chérie
De cette époque, elle dit garder de bons souvenirs. Certains l’ont aussi marquée de manière indélébile. « J’ai entendu très vite : “quoi qu’il t’arrive dans la vie, il faut que tu sois autonome et indépendante financièrement.” Cette petite musique n’est jamais ressortie et elle va bien avec ma valeur liberté », reconnaît-elle. Cette soif de liberté, elle la manifeste très tôt. Et elle ne s’est visiblement pas apaisée avec le temps…

© Benjamin Lachenal
« Bonne élève, mais aussi très rebelle », selon ses mots, la jeune Catherine n’est pas du genre à passer sa vie le nez collé aux bouquins, même si elle voue un amour inconditionnel aux livres. Après le collège, où elle intègre les classes musicales dont elle garde « un souvenir émerveillé », elle poursuit sa scolarité avec un parcours lycéen classique. Déléguée de classe et d’établissement, elle découvre alors le militantisme, qui ne la séduit pas, loin s’en faut. « On ne m’encarte pas, je n’aime pas ça », affirme-t-elle. Ce qu’elle aimait, en revanche, c’était « batailler, aller défendre les autres, ce qui m’a valu quelques reproches car je n’y allais pas forcément avec le dos de la cuillère », reconnaît-elle, un brin espiègle.
S’ensuivent des études de droit à Nancy. Elle confie avoir hésité avec médecine. Ce qui emporte son choix ? « C’était à dix minutes de chez moi », répond-elle en partant dans l’un de ses éclats de rire libérateur. Avant de préciser, aussi, que cela lui garantissait un choix des possibles suffisamment vaste pour ne pas lui fermer de portes. Liberté toujours…
Après avoir « redoublé joyeusement la première année », elle poursuit ses études avec un mélange réussi de sérieux et d’i…