Couverture du journal du 01/10/2025 Le nouveau magazine

Capital-investissement : un levier de croissance et de transmission

Le capital-investissement traverse une période clé : entre incertitudes économiques et politiques, réforme des management packages dans la loi de finances 2025 et nouvelles opportunités de financement, le secteur est à un tournant stratégique. Pour décrypter ces enjeux, L’Informateur judiciaire a interrogé Clémence Baron, avocate associée en droit des sociétés, et Alan Sournac, avocat associé en droit fiscal au cabinet Racine à Nantes.

Clémence Baron et Alan Sournac

Clémence Baron et Alan Sournac, Racine. BENJAMIN LACHENAL - IJ

Pouvez-vous expliquer simplement ce qu’est le capital-investissement (private equity) ?

Clémence Baron : Le capital-investissement consiste à investir au capital d’une entreprise non cotée, généralement une PME ou une ETI. Contrairement à un prêt bancaire, il ne s’agit pas d’un financement remboursable : l’investisseur prend un risque en devenant actionnaire. Il participe au capital de l’entreprise. L’investissement s’inscrit dans une logique de partenariat moyen long terme, souvent sur cinq à sept ans, avec une stratégie de création de valeur partagée que ce soit en capital-risque, capital-développement ou capital-transmission. C’est ce qui en fait un outil puissant pour les entreprises qui veulent franchir un cap.

Alan Sournac : Ce modèle repose sur le partage du risque et du rendement. Là où un banquier attend des intérêts fixes, l’investisseur en capital mise sur la performance de l’entreprise : il sera rémunéré uniquement si la valeur de l’entreprise progresse. Cela crée une communauté d’intérêts forte entre le dirigeant et le fonds. Mais cela implique aussi des contraintes nouvelles, telles que le reporting financier plus rigoureux et la gouvernance encadrée. En somme, le capital-investissement ne se limite pas à un apport de fonds, il transforme aussi la manière dont l’entreprise est pilotée et valorisée.

Concrètement, quels avantages le capital-investissement peut-il apporter aux sociétés et à leurs fondateurs et dirigeants ?

CB : L’avantage immédiat est d’ordre financier : obtenir des ressources pour financer un développement ambitieux, une croissance externe ou préparer une transmission. Mais il s’agit aussi de bénéficier d’une expertise sectorielle, de réseaux et d’un soutien stratégique. Le fonds devient souvent un partenaire du dirigeant dans les décisions structurantes.

AS : Sur le plan fiscal et patrimonial, l’intérêt est également considérable. L’entrée d’un fonds peut permettre au dirigeant de sécuriser une partie de son patrimoine en cédant une fraction de ses titres tout en conservant un rôle clé. C’est aussi l’occasion d’optimiser la fiscalité de la sortie future, si la structuration est bien anticipée. Enfin, les salariés clés peuvent accéder au capital et bénéficier d’un effet de levier financier, favorisant l’alignement des intérêts.

Quelle est la dynamique actuelle du marché en France et dans le Grand Ouest ?

AS : Le marché mondial a connu un ralentissement marqué en 2024, mais la France a mieux résisté. Selon France Invest, plus de 2 00…

Publié par