Au début de votre carrière, vous avez créé votre propre studio à Lyon. En 2017, vous avez cofondé la start-up Matchtune, une application innovante utilisant l’IA pour aider les créateurs de contenu à intégrer rapidement leur vidéo, tout en protégeant les droits d’auteur des artistes. Si on fait la somme de toutes ces expériences, vous sentez-vous plus artiste ou entrepreneur ?
Les deux, mon capitaine. Pourquoi ? Parce que si je ne m’étais pas rendu maître de mes moyens de production, je n’aurais jamais pu faire ce que je voulais. Si vous attendez que les autres investissent sur vous, vous pouvez attendre longtemps. Il faut provoquer sa chance pour réussir.
Pour monter mon studio d’enregistrement, j’avais commandé du matériel haut de gamme. Avec mon associé, nous faisions des jingles publicitaires pour gagner notre vie. Nous n’avions pas vraiment besoin d’un tel équipement, mais moi, je voulais aller plus loin, plus haut. Quand j’ai vu ces énormes cartons arriver, j’ai compris que je n’avais pas le droit à l’erreur. Trois ans plus tard, on rentrait au top album avec Liane Foly.
Quels parallèles faites-vous entre votre métier de musicien et celui d’entrepreneur ?
Dans les deux cas il faut savoir diriger. Diriger, c’est être à l’écoute de son équipe, de ses musiciens, d’un contexte et avoir une vision. Avoir une vision, ça veut dire trouver une voie originale.
En tant que musicien, quand vous considérez avec admiration tous les maîtres qui sont derrière vous, c’est compliqué de trouver son propre chemin. Vous n’osez pas faire « ci » ou « ça » parce que d’autres l’ont déjà fait avec brio…
