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Aéroport Nantes Atlantique : « une croissance raisonnée »

« L'aéroport ne peut exister contre les riverains. Nantes Atlantique est et restera un aéroport urbain, c'est un fait, pas un débat », souligne Guillaume Dubois, quarante-neuf ans, nouveau directeur général des aéroports Nantes Atlantique et Saint-Nazaire.

Guillaume Dubois, directeur général des aéroports Nantes Atlantique.

Guillaume Dubois, directeur général des aéroports Nantes Atlantique. ERIC CABANAS - IJ

Nommé à la suite du décès de Xavier Lortat-Jacob, Guillaume Dubois, a pris ses fonctions le 1er septembre. Au sein du groupe Vinci, détenteur à 85 % d’Aéroports du Grand Ouest (AGO) dont la concession arrive à échéance fin 2025, il était jusque-là directeur des grands projets. À l’occasion de l’annonce par Volotea d’une nouvelle ligne vers Grenade (Espagne) il a insisté sur les efforts menés pour limiter l’exposition au bruit des riverains, qui, dans les faits, n’a pas interdit une progression du nombre de passagers. Cette quadrature du cercle est permise par l’augmentation de la capacité des avions.

« Depuis l’annonce du non-déménagement de l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes en 2018, nous nous sommes retrouvés à devoir le réaménager, sachant que c’est du court terme, car un nouveau concessionnaire doit être désigné. Plus de 80 millions d’euros ont été investis pour améliorer la qualité de service et le parcours passager. Cet aéroport avait été conçu pour 4 millions de passagers, aujourd’hui, il y en a 7. Dans un à deux ans, un nouveau concessionnaire aura une nouvelle feuille de route définie par la direction générale de l’aviation civile (DGAC) » rappelle Guillaume Dubois dont le challenge est de réussir une croissance avec une infrastructure limitée.

Ce dernier met en avant le dialogue avec les riverains : « On ne peut pas réaménager une plateforme contre les riverains. Leur protection est un élément clé. Certes le système est perfectible, mais depuis la mise en œuvre du programme, plus de 2 200 logements ont été protégés, pour un coût de 32 millions d’euros. Le couvre-feu est un élément clé. L’Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (Acnusa) a pu constater que le nombre de vols de nuit a été divisé par quinze pour l’ensemble des compagnies depuis la mise en place du couvre-feu en avril 2022. »

Pour le nouveau directeur général, « Le débat ne doit pas être tant sur le nombre de passagers et de vols, que sur la protection au bruit. Nous devons être transparents sur l’exposition au bruit. Trois nouvelles stations de mesures vont être mises en service d’ici la fin de l’année, ainsi que des stations mobiles. Nous travaillons avec les riverains pour leurs installations. »

Nantes Atlantique enregistre en 2025 un trafic du nombre de voyageurs similaire à celui de 2019, avant le Covid. « Cela s’est fait avec 20 % de mouvements en moins pour la même connectivité. Ce qui signifie que la taille d’emport des avions a augmenté de 20 %. Cela correspond à un avion sur cinq en moins par rapport à 2019. Nous travaillons sur tous les aspects avec les compagnies pour que l’augmentation de l’emport permette la croissance du trafic sans exposition accrue des riverains au bruit. C’est un sujet à court terme en tant qu’AGO, et ce sera un sujet à long terme pour le futur concessionnaire. Il faut avoir une croissance raisonnée, trouver un chemin de crête entre la collectivité et les contraintes des riverains », conclut Guillaume Dubois.


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