Il est 18 h, la nuit enveloppe les 85 ha de Planète Sauvage. Pour la première fois de son histoire, le parc animalier de Port-Saint-Père accueille les visiteurs en plein hiver avec Illuminations Sauvages, une déambulation nocturne imaginée avec le collectif nantais Make It Group. Une manière d’écrire un nouveau chapitre pour ce site emblématique des Pays de la Loire.
« Planète Sauvage porte un ADN très particulier : le bien-être animal, la pédagogie et la conservation », rappelle Mathilde Bour, directrice du parc. Mais ces valeurs, dit-elle, « ne parlent pas toujours d’elles-mêmes ». D’où l’idée d’un parcours lumineux qui s’impose comme « un moyen de faire rayonner cet engagement tout en répondant au défi de désaisonnaliser la fréquentation d’un site qui ferme habituellement fin novembre ».
Sur un kilomètre, le public traverse une succession de nuits : africaine, boréale, amazonienne, sylvestre, himalayenne, aborigène, péruvienne et océanique. Chaque univers est porté par des projections monumentales, 400 projecteurs LED, plus de 120 enceintes et 3 km de fibre optique. « On voulait une immersion totale, sensorielle et poétique », insiste Christophe Dagobert, directeur artistique du projet et fondateur de Make It Group. « Chaque scénographie a été conçue différemment : lasers, silhouettes animées… Il fallait que chaque étape surprenne. »
La bande-son, elle, repose sur un patient travail de recherche : berceuses traditionnelles réorchestrées, bruitages naturels, sound design minutieux. « Le son d’un dauphin sous l’eau n’est pas celui qu’on entend en surface. C’est le genre de détail qui compte », explique Christophe Dagobert, qui dit avoir été « accompagné au plus près » par les équipes du parc afin que chaque tableau reste fidèle à l’ADN de Planète Sauvage.
30 000 visiteurs attendus d’ici au 4 janvier
L’ampleur du chantier qui a mobilisé 50 métiers, une centaine de personnes et 60 jours de travail jour et nuit, témoigne d’un pari audacieux. Mais les premiers retours confortent l’équipe : « Voir les réactions, sentir l’apaisement et l’émerveillement… C’est notre plus belle récompense », sourit Mathilde Bour. Grâce à cette innovation hivernale, le parc espère accueillir 30 000 visiteurs d’ici au 4 janvier.
La visite s’achève devant l’Arbre de Vie, tableau final qui incarne les missions fondatrices de Planète Sauvage. Une manière de rappeler que derrière la magie nocturne, c’est le monde vivant que l’on célèbre dans ce parc de 1 000 pensionnaires, propriété du groupe Looping, qui a accueilli 268 000 visiteurs en 2024.
Lire aussi : Mathilde Bour prend les rênes de Planète Sauvage