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Assemblée générale du Medef 44 : le message antipopuliste de Patrick Martin

L’antenne de Loire-Atlantique du Mouvement des entreprises de France (Medef) a tenu son assemblée générale le 11 juin, en présence du président national, Patrick Martin. Ce dernier a réaffirmé l'engagement fort du Medef dans le projet européen et a vigoureusement critiqué les mesures proposées par les mouvements populistes.

Patrick Martin, président national du Medef à à Saint-Herblain le 11 juin 2024. Photo ARP - IJ

Une centaine de personnes, principalement des adhérents de l’organisation patronale (qui compte en Loire-Atlantique 1 697 entreprises appartenant à 9 fédérations professionnelles, employant 203 976 salariés), ont assisté à cette assemblée générale qui s’est déroulée le mardi 4 juin dans les locaux de la Maison de l’Entrepreneuriat et des Transitions à Saint-Herblain.


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Patrick Martin, élu président national du Medef en juillet 2023, était l’invité d’honneur. Accueilli par Corinne Besnard, présidente du Medef Loire-Atlantique, le « patron des patrons » a participé à une table ronde sur les « Défis à venir pour nos entreprises ». Des échanges auxquels se sont joints Yann Trichard, président de la CCI Nantes St-Nazaire, et Hubert de Boisredon, PDG d’Armor Group.

Les thèmes de prédilection du Medef — Europe, simplification, réindustrialisation et transitions — ont été abordés. Concernant l’Europe, M. Martin a affirmé : « Il n’y a pas de débat sur cette conviction, l’Europe est la bonne maille. Mais il existe une forme d’angélisme de la part de nos dirigeants par rapport aux États-Unis, à la Chine ou encore à l’Inde. L’équilibre d’une société passe par la création de richesses et d’emplois, et les chefs d’entreprise doivent en être les garants. »

« L’IA peut permettre de concilier climat et digitalisation  »

Il a ensuite pris position sur la réindustrialisation en déclarant : « Je suis un industrialiste. En contribuant à mettre en place les conditions de cette réindustrialisation, nous avons déjà gagné une première victoire. Maintenant, il faut passer des paroles aux actes. Je trouve, par exemple, scandaleux le rejet par le Sénat du CETA, l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada. » Il a également souligné l’importance de l’attractivité et de la compétence des métiers, qualifiant l’enseignement professionnel de « gâchis énorme » et évoquant le plafond de verre auquel les femmes sont souvent confrontées dans cette filière.

Sur la question des transitions, M. Martin a précisé que « l’IA peut permettre de concilier climat et digitalisation, productivité et confort au travail. Ce n’est pas un chemin de roses, mais il faut écarter toute notion d’angoisse. Appréhendons la dimension technologique de ces sujets sans naïveté. »

Interrogé par l’IJ, Patrick Martin a fixé ses lignes rouges pour les prochaines élections. Alors que le patronat a été stupéfait par la dissolution de l’Assemblée nationale décidée le 9 juin par Emmanuel Macron, le patron des patrons alerte sur « une campagne législative qui pourrait, in fine, nuire à la prospérité des entreprises ». Le Medef a adopté une position plus offensive dans un communiqué diffusé mardi, critiquant les mesures mises en avant par LFI et la RN, telle que le retour à la retraite à 60 ans ou 62 ans, la nationalisation des autoroutes, et la sortie du nucléaire ou de l’énergie éolienne, et réclamant une « inscription forte dans le jeu européen ». Un message clairement « antipopuliste » nous a confié M. Martin.